Bachagha se retire de Tripoli, quelques heures après son entrée suite à des affrontements armés
Le gouvernement libyen de Fathi Bachagha, désigné par le Parlement a annoncé, mardi, se retirer de Tripoli, quelques heures après son entrée. Des affrontements avaient éclaté entre groupes armés.
Le gouvernement libyen a annoncé mardi 17 mai qu’il se retirait de la capitale, siège du pouvoir exécutif rival, quelques heures après son entrée à Tripoli qui a provoqué des combats.
Le service de presse de ce gouvernement a indiqué dans un communiqué que son Premier ministre, Fathi Bachagha, ainsi que plusieurs de ses ministres, avaient “quitté Tripoli pour préserver la sécurité des citoyens”, après que des affrontements entre groupes armés ont éclaté dès l’aube en pleine ville.
Plus tôt dans la journée, ce même service de presse avait annoncé “l’arrivée du Premier ministre du gouvernement libyen, Fathi Bachagha, accompagné de plusieurs ministres, dans la capitale Tripoli, pour y débuter ses travaux”.
Dans une vidéo diffusée par des médias locaux, Fathi Bachagha, ancien ministre de l’Intérieur, avait affirmé tôt mardi avoir été “très bien accueilli” à Tripoli, et annoncé la tenue d’une conférence de presse en soirée durant laquelle il ferait “un discours d’unité au peuple libyen”.
Des affrontements entre groupes armés ont éclaté à Tripoli peu après l’entrée du gouvernement de Fathi Bachagha. Des tirs nourris se poursuivaient en pleine ville vers 7 heures, heure locale.
Fathi Bachagha n’avait jusque-là pas réussi à évincer l’exécutif en place à Tripoli, dirigé par l’homme d’affaires Abdelhamid Dbeibah, qui a affirmé à maintes reprises qu’il ne remettrait le pouvoir qu’à un gouvernement élu.
Selon des médias libyens, le départ de Fathi Bachagha de la capitale a été décidé lors d’une médiation menée par une brigade de l’armée loyale au gouvernement de Tripoli pour mettre fin aux combats.
La conseillère spéciale du secrétaire général de l’ONU pour la Libye, Stephanie Williams, a appelé sur Twitter à la “retenue”, en insistant “sur la nécessité absolue de s’abstenir de toute action provocatrice”.
“Les États-Unis sont très préoccupés par les informations faisant état d’affrontements armés à Tripoli. Nous demandons instamment à tous les groupes armés de s’abstenir de recourir à la violence et aux dirigeants politiques de reconnaître que prendre ou conserver le pouvoir par la violence ne fera que nuire au peuple libyen”, a déclaré de son côté l’ambassade américaine à Tripoli.
Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a lui évoqué une situation “devenue très grave ces dernières heures”.
“Nous nous attendions à ce que quelque chose comme ça se produise parce qu’en Libye nous n’avons pas eu d’élections mais nous avons deux gouvernements (…) Et tôt ou tard, quand il y a deux gouvernements, ils s’affrontent”, a-t-il déclaré à Bruxelles.
par: Arab Observer