L’armée israélienne lance de violents raids sur la banlieue sud de Beyrouth
L’armée israélienne a mené dans la nuit de jeudi à vendredi une nouvelle salve de frappes sur le sud de Beyrouth, bastion du mouvement chiite Hezbollah, dans l’un des raids les plus violents depuis qu’Israël a intensifié sa campagne de bombardements sur le pays le 23 septembre.
L’armée israélienne avait affirmé jeudi qu’elle continuerait à infliger des coups sévères au Hezbollah, après trois jours de combats au sol contre le mouvement islamiste armé dans le sud du Liban qui ont coûté la vie à neuf de ses soldats.
Jeudi soir, Israël a frappé la banlieue sud de Beyrouth onze fois d’affilée, a déclaré une source proche du mouvement islamiste, sous couvert de l’anonymat.
L’agence de presse officielle libanaise ANI a fait état de son côté de « plus de dix frappes consécutives », dans « l’un des raids les plus violents sur la banlieue sud de Beyrouth depuis le début de la guerre israélienne contre le Liban ».
Selon des correspondants de l’AFP, les frappes ont déclenché les alarmes des voitures et secoué des immeubles dans un vaste périmètre.
Des images de l’AFP montrent des boules de flammes géantes s’élevant du site visé, avec une épaisse fumée et des fusées éclairantes.
Les frappes ont résonné jusque dans des régions montagneuses situées à l’extérieur de Beyrouth, selon l’agence ANI.
Selon des chiffres officiels, près de 2.000 personnes ont été tuées au Liban en un an de violences transfrontalières entre le Hezbollah et l’armée israélienne, dont plus d’un millier depuis le 23 septembre. Le gouvernement libanais estime à environ 1,2 million le nombre de déplacés.
Le ministère libanais de la Santé a annoncé dans la nuit de jeudi à vendredi le mort de 37 personnes en 24 heures dans les différentes frappes israéliennes.
Une des frappes de jeudi dans la journée a touché le quartier général du renseignement du Hezbollah près de Beyrouth, selon l’armée israélienne.
D’après le site américain Axios, qui cite trois responsables israéliens non identifiés, Hachem Safieddine, potentiel successeur de Hassan Nasrallah à la tête du Hezbollah, aurait été visé mercredi soir par des attaques israéliennes. L’armée israélienne n’a pas confirmé pour l’instant ces informations.
Près d’un an après le début de la guerre dans la bande de Gaza, déclenchée par l’attaque sans précédent menée le 7 octobre 2023 par le Hamas palestinien sur le sol israélien, Israël avait annoncé à la mi-septembre déplacer l’essentiel de ses opérations vers le front nord, à la frontière libanaise.
Israël a affirmé qu’il combattrait le Hezbollah, un allié du Hamas, jusqu’à la victoire, afin de permettre le retour d’environ 60.000 habitants des régions frontalières déplacés depuis un an par les tirs de roquettes incessants du mouvement chiite vers le nord de son territoire.