L’Union africaine tient un sommet pour discuter de la crise libyenne
Le 8e sommet des chefs d’Etat et de gouvernement du Comité de haut niveau de l’Union africaine (UA) sur la Libye se tiendra le 30 janvier , sur initiative du président Denis Sassou N’Guesso, au Centre international de conférence de Kintélé, sous l’égide de l’ONU.
Des acteurs du conflit en Libye et autres personnalités, qui se donnent pour objectif de relancer le processus de paix, sont attendus à Brazzaville pour tenter de trouver une solution à ce conflit. Il s’agit notamment du représentant spécial et chef de la mission d’appui des Nations unies pour la Libye, Ghassan Salamé, ou de son représentant ; du secrétaire exécutif de la communauté des Etats Sahélo-Sahariens, Ibrahim Sani Abani ; du ministre allemand des Affaires étrangères, Heiko Maas.
Le président de la Commission de l’UA, Moussa Faki Mahamat ; le chef de l’Etat rwandais, Paul Kagamé, ou son représentant ; le président de Djibouti, Ismaïl Omar Guelleh ; le roi du Maroc, sa Majesté Mohammed VI, le président de la République Arabe d’Egypte, président en exercice de l’UA, Abdel Fattah al-Sissi seront également présents à ce sommet qui se tient quelques jours après celui de Berlin, en Allemagne.
Les parties Libyennes seront représentées par le président du haut conseil d’Etat, Khaled Al-Michri ; le président du parlement, Aguila Saleh Issa ; le chef de l’armée nationale, Maréchal Khalifa Haftar ; le président du conseil présidentiel du gouvernement, Fayez Mustapha Al- Sarraj, et le commissaire à la paix et à la sécurité de la Commission de l’UA, Ismaël Chergui.
Rappelons qu’un sommet sur la crise Libyenne vient de se tenir à Berlin, en Allemagne, à l’issue de laquelle les dirigeants de pays participants ont réitéré leur soutien à « l’accord politique libyen en tant que cadre viable pour la solution politique en Libye ». Le secrétaire général de l’ONU a rappelé, de son côté, qu’il ne peut y avoir de solution militaire en Libye, insistant sur la prise « des mesures immédiates et décisives pour empêcher une guerre civile totale ».
Toutefois, afin de perdurer l’accord de cessez-le-feu, entamé depuis le 12 janvier entre les deux parties libyennes, Antonio Gutteres a appelé les deux camps rivaux à former une « commission militaire » composée de dix officiers, cinq de chaque côté. Cette commission aura pour mission de définir sur le terrain les mécanismes de mise en œuvre du cessez-le-feu.
En sa qualité de président du Comité de haut niveau de l’UA sur la Libye, Denis Sassou N’Guesso a rappelé qu’il s’est senti une fois de plus dans l’impérieuse nécessité de suggérer de nouvelles initiatives, afin que le sommet de l’Union africaine élève la résolution du drame libyen au rang de priorité majeure. C’est ainsi que le chef de l’Etat congolais a mis les pieds dans le plat. « La Libye est un pays africain et les victimes sont essentiellement en Afrique. Dès lors, toute stratégie de règlement de la crise libyenne tendant à marginaliser le continent africain pourrait se révéler complètement inefficace et contre-productive », s’exprimait Denis Sassou N’Guesso, le 6 janvier, lors de la cérémonie de présentation des vœux du corps diplomatique.
Abondant dans le même sens, le ministre congolais des Affaires étrangères a, de son côté, plaidé pour une solution africaine au conflit. D’Alger à Berlin en passant par Tunis et Pretoria, Jean-Claude Gakosso a largement évoqué les moyens de « dynamiser le processus des négociations entre les parties libyennes ». Le rôle de l’UA dans la relance du processus de paix a été également abordé. A quelques jours du sommet de Brazzaville, le gouvernement de Tripoli a annoncé le 26 janvier la reprise des combats par les forces du maréchal Khalifa Haftar. Il a affirmé que « son ennemi » a fait mouvement vers la ville d’Abou Grein, lançant ainsi une offensive vers le port stratégique de Misrata qui se trouve à environ 120 km de là. De leur côté, les forces de Khalifa Haftar ont confirmé avoir pris le contrôle de deux localités.