Netanyahu: L’armée israélienne progresse méthodiquement dans la bande de Gaza

L’armée israélienne progresse « méthodiquement » dans la bande de Gaza, a affirmé le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu qui exclut tout cessez-le feu dans la guerre contre le Hamas, réclamé par les organisations humanitaires qui déplorent une situation catastrophique dans le territoire palestinien.

« Tsahal a étendu son entrée terrestre dans la bande de Gaza, elle le fait par étapes mesurées et très puissantes, en progressant méthodiquement », a dit lundi Benjamin Netanyahu, selon qui la « troisième phase » de l’opération militaire a débuté.

Les frappes israéliennes se sont poursuivies dans la nuit de lundi à mardi dans plusieurs secteurs de la bande de Gaza, selon l’agence palestinienne Wafa.

Lundi, l’armée israélienne a assuré avoir frappé en 24 heures « 600 cibles » – dépôts d’armes, lancements de missiles et caches – du Hamas, qu’Israël, les Etats-Unis et l’Union européenne considèrent comme une organisation « terroriste ». Elle dit également avoir tué « des dizaines de terroristes ». L’armée a aussi annoncé mardi matin avoir abattu un suspect entré sur le territoire israélien.

Depuis vendredi soir, opérations au sol et frappes israéliennes se sont intensifiées, avec pour objectif d' »anéantir » le mouvement islamiste palestinien, dont l’attaque sur le sol israélien le 7 octobre a déclenché le conflit.

Ces opérations mettent à très rude épreuve les 2,4 millions d’habitants de Gaza, soumis depuis le 9 octobre à un « siège complet » les privant d’eau, de nourriture et d’électricité après déjà un blocus depuis l’arrivée au pouvoir du Hamas en 2007.

« La poignée de convois autorisés via Rafah n’est rien comparé aux besoins de plus de 2 millions de personnes piégées à Gaza », a dénoncé le chef de l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) Philippe Lazzarini, regrettant qu' »une population entière (soit) déshumanisée ».

Il a réclamé un « cessez-le-feu humanitaire immédiat devenu une question de vie ou de mort pour des millions de personnes ».

Cette éventualité est totalement exclue par M. Netanyahu. « Les appels à un cessez-le-feu sont des appels à se rendre face au Hamas. Cela ne se produira pas », a-t-il asséné.

Pour Washington, son allié, un cessez-le-feu n’est pas « la bonne réponse pour l’instant », a dit John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale, qui préconise plutôt des « pauses humanitaires ».

Le Hamas affirme que 8.306 personnes, majoritairement des civils et parmi lesquels 3.457 enfants, ont été tuées dans les bombardements israéliens depuis le 7 octobre. « Il ne peut s’agir de +dommages collatéraux+ », a déploré M. Lazzarini.

L’inquiétude porte aussi sur la situation des hôpitaux où, selon le Croissant-Rouge palestinien, les bombardements mettent en péril les patients et les milliers de civils qui y sont réfugiés.

Selon l’organisation, de nouvelles frappes ont eu lieu mardi aux abords de l’hôpital al-Quds. « Le bâtiment tremble et les civils déplacés ainsi que les équipes au travail sont en proie à la peur et à la panique », a-t-elle écrit sur X.

Israël accuse le Hamas de se servir des hôpitaux pour cacher armes ou combattants, ce que le Hamas dément.

A Gaza, les médecins « opèrent à même le sol » et pratiquent des césariennes ou des « amputations de gamins sans anesthésie » du fait du manque de médicaments, a dénoncé lundi Médecins du monde (MDM).

En raison d’un manque d’eau potable, « les gens boivent de l’eau de mer, les gens de mon équipe ont des diarrhées, leurs gamins dans quelques jours seront déshydratés », a ajouté le vice-président de l’ONG, Jean-François Corty.

Pour la première fois depuis le début de la guerre, des chars israéliens ont été aperçus en lisière de Gaza-ville, selon des témoins. D’après ces sources, les chars et l’aviation israélienne ont bombardé un axe routier nord-sud avant de se retirer.

La branche militaire du Hamas a affirmé avoir riposté en tirant des obus vers « deux blindés ».

Le conflit a aussi exacerbé les tensions en Cisjordanie occupée où près de 120 Palestiniens ont été tués depuis le 7 octobre par des tirs de soldats et de colons israéliens, d’après le ministère de la Santé local.

L’armée israélienne a par ailleurs affirmé mardi avoir mené des frappes aériennes au Liban visant le mouvement chiite Hezbollah, allié du Hamas, alors que la communauté internationale redoute un embrasement régional.

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