Iran accuse les Occidentaux de persister dans leur jeu de reproches

L’Iran a accusé mardi les pays occidentaux de persister dans leur jeu de reproches, au lendemain d’une nouvelle mise en garde des puissances européennes sur le risque de voir l’accord de 2015 sur le nucléaire iranien se transformer en « coquille vide » faute de progrès significatif dans les négociations.

Le temps presse, sans progrès rapide, à la lumière des rapides avancées de l’Iran dans son programme nucléaire, le PAGC deviendra très vite une coquille vide, ont estimé les diplomates des trois pays qui participent aux discussions indirectes destinées à ramener l’Iran et les Etats-Unis dans l’accord.

Exprimant leur pessimisme à l’issue de discussions à Vienne, la France, l’Allemagne et la Grande-Bretagne, les trois pays européens (« E3 ») signataires du Plan d’action global commun (PAGC, ou JCPOA en anglais) ont regretté lundi soir de pas avoir encore pu « s’atteler à de vraies négociations ».

Le ton pessimiste de leur communiqué contraste avec celui qui prévalait lors des premiers cycles des négociations, avant l’été, où les progrès réalisés entre Téhéran et les puissances toujours parties prenantes de l’accord – E3, Chine et Russie – étaient régulièrement salués.

Le principal négociateur iranien, Ali Bagheri Kani, a répliqué sur Twitter en accusant les Occidentaux de persister dans leur jeu des reproches au lieu de choisir la « vraie diplomatie ».

« Nous avons proposé nos idées très tôt, et travaillé de manière constructive et flexible pour rapprocher les positions », a affirmé le responsable iranien.

Les diplomates de l’E3 déplorent de leur côté que les exigences posées par Téhéran empêchent d’entrer dans le vif du sujet.

« Nous perdons un temps précieux » avec les nouvelles positions iraniennes qui sont « incohérentes » avec le PAGC ou vont « au-delà » de celui-ci, regrettent-ils dans leur communiqué publié lundi.

« C’est frustrant, parce que les contours d’un accord exhaustif et équitable qui supprime toutes les sanctions liées au PAGC, tout en répondant aux préoccupations de non-prolifération, sont clairement visibles – et le sont depuis l’été dernier. »

Alors que le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, en visite en Indonésie, s’est dit mardi déterminé à poursuivre dans la voie diplomatique qui demeure « la meilleure option », l’Iran insiste de son côté pour obtenir des garanties qu' »aucune administration américaine » ne reviendra sur le pacte, comme cela avait été le cas de l’administration Trump en 2018.

par: Arab Observer

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