Un employé du Programme alimentaire mondial de l’ONU tué au Yemen

Un employé du Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations unies a été tué dans le sud du Yémen, pays ravagé par la guerre, lors d’une attaque qualifiée vendredi de « barbare » par le ministre yéménite de la Santé.

« Le PAM est profondément attristé par la mort d’un membre dévoué de son personnel au Yémen, tué aujourd’hui par des hommes armés inconnus », a confirmé à l’AFP dans un courrier électronique une porte-parole du PAM, dont la mission est de lutter contre la faim dans le monde. Le chef du Conseil présidentiel, Rashad al-Alimi, a ordonné de poursuivre les « criminels impliqués dans l’attaque armée qui a entraîné la mort d’un employé des Nations unies et blessé d’autres personnes », cité par l’agence de presse gouvernementale Saba Net.

L' »attaque criminelle barbare » a été perpétrée dans la province de Taëz (sud), a annoncé sur Twitter Qasem Buhaibeh, ministre de la Santé du gouvernement reconnu par la communauté internationale.

« Nous présentons nos sincères condoléances à la famille de la personne assassinée », a-t-il ajouté, en appelant les forces de sécurité à « arrêter les criminels » responsables. Après avoir indiqué sur Twitter que la victime était jordanienne, le ministre a supprimé sa publication. Aucune précision n’a été donnée quant à l’identité de la victime.

Le gouverneur de Taëz, Nabil Shamsan, a affirmé que l’attaquant avait été identifié, lors d’un appel téléphonique à M. Alimi, d’après la même source. Pays le plus pauvre de la péninsule arabique, le Yémen est déchiré depuis 2014 par un conflit armé qui oppose les houthis, des insurgés soutenus par l’Iran, aux forces pro-gouvernementales, appuyées par une coalition militaire dirigée par l’Arabie saoudite.

Troisième ville du Yémen, Taëz, chef-lieu de la province éponyme, est aux mains des forces progouvernementales mais les entrées de la cité sont contrôlées par les rebelles houthis. En 2018, un employé libanais du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) avait été tué par des tirs contre un convoi de cette organisation humanitaire dans cette province.

La guerre au Yémen a fait des centaines de milliers de morts, des millions de déplacés et plongé les quelque 30 millions d’habitants dans l’une des pires crises humanitaires au monde, selon l’ONU. L’ONU et les organisations humanitaires, qui manquent de financement, mettent régulièrement en garde contre une famine à grande échelle dans le pays.

Dans un contexte d’épidémies, de manque d’eau potable et d’insécurité alimentaire, plus des trois quarts de la population dépendent d’une aide internationale qui ne cesse pourtant de diminuer. Les combats ont néanmoins largement cessé depuis la négociation d’une trêve par l’ONU il y a un an, même si celle-ci a officiellement pris fin en octobre.

Ces derniers mois, des initiatives diplomatiques ont suscité des espoirs de paix, notamment après la réconciliation entre l’Iran et l’Arabie saoudite, mettant fin à sept ans de rivalité au Moyen-Orient. Depuis le dégel amorcé en mars, Riyad a renoué avec la Syrie, alliée de Téhéran, et a intensifié ses efforts de paix au Yémen.

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