1.900 marins du porte-avions nucléaire Charles-de-Gaulle en isolement sanitaire
L’armée française a entamé une opération inédite de débarquement et de placement en isolement sanitaire de 1.900 marins, après l’accostage dimanche à Toulon du porte-avions nucléaire Charles-de-Gaulle, de retour anticipé pour cause de coronavirus à bord.
L’accostage s’est déroulé sans encombre, a indiqué dimanche en milieu d’après-midi la préfecture maritime de Méditerranée. Il a eu lieu avec 10 jours d’avance sur la date de fin de mission initialement prévue.
Une opération logistique lourde de débarquement de tout l’équipage débute désormais, selon Christine Ribbe, porte-parole de cette préfecture.
Le défilé des bus et autres moyens de transports sera « cadencé, minuté », avec un objectif: respecter un « tempo pour éviter que les marins ne se croisent », et réduire ainsi les risques de nouvelles contaminations.
Jusqu’ici à bord, « selon mes dernières informations, il n’y avait pas d’aggravation » de l’état de santé des 50 militaires testés positifs au coronavirus, a-t-elle ajouté.
« Tout le monde sera testé », et les militaires, quelque 1.700 personnes qui servaient sur le Charles-de-Gaulle et plus de 200 de la frégate qui l’accompagnait, seront confinés pour un isolement sanitaire de deux semaines, sans contact avec leur famille, « sur des emprises militaires du Var et de la région ».
Les militaires seront évacués de préférence par des « moyens nautiques » ainsi que par « bus, camions (et autres) véhicules » pour « éviter tout contact des marins avec l’extérieur ».
Les marins testés positifs, ainsi que ceux qui présentent des symptômes seront « transférés vers des lieux dédiés », « en accord les services de santé des armées et l’hôpital militaire (toulonnais) de Sainte-Anne », a ajouté Mme Ribbe.
Ce n’est qu’à l’issue de la quarantaine sanitaire et de tests que les équipages du Charles-de-Gaulle, qui croisait dans l’Atlantique, pourront rejoindre leurs foyers.
« Notre objectif est de protéger tous nos marins mais aussi leur famille et les Français en déployant un dispositif inédit d’accueil que l’on veut le plus humain, le plus coordonné, le plus concerté mais aussi le plus efficace », selon la porte-parole de la préfecture maritime.
Parallèlement à l’isolement des militaires, l’armée prévoit de désinfecter l’ensemble des bâtiments et aéronefs, une opération inédite, « pour leur permettre de recouvrer au plus tôt leur pleine capacité opérationnelle », selon le ministère des Armées.
Cette opération de « bio-nettoyage » débutera mardi, pour une durée qui n’a pas été précisée dimanche par la préfecture maritime.
L’annonce du retour anticipé en France du Charles-de-Gaulle a été faite mercredi, après la découverte à bord de cas suspects. L’origine de la contamination du groupe aéronaval n’est pas encore connue.
Il n’a pas été en contact avec un élément extérieur depuis une escale à Brest le 15 mars. Il s’est donc passé trois semaines entre celle-ci et l’apparition des premiers cas, au delà de la quatorzaine habituellement retenue pour prévenir la contagion.
Vendredi, le porte-parole de la Marine nationale, le capitaine de vaisseau Eric Lavault, assurait que les mesures de précaution applicables à l’époque à l’ensemble du pays avaient été respectées.
Le bateau était en mission depuis le 21 janvier et avait passé plusieurs semaines en Méditerranée dans le cadre de l’opération Chammal, volet français de l’opération internationale antiterroristes Inherent Resolve en Irak et en Syrie. Il a croisé ensuite en mer du Nord et dans l’Atlantique pour des « opérations de sécurisation et de défense des approches maritimes européennes ».
Sur cette mission de près de trois mois, « les objectifs ont été atteints », a assuré le ministère. Le cabinet de la ministre des Armées Florence Parly a confirmé que la réduction de durée de la mission du Charles-de-Gaulle ne posait aucun problème stratégique ou opérationnel.
par: Arab Observer