Turquie: plongeon de la livre turque par rapport aux devises du marché
La livre turque a perdu près de 1,5 % de sa valeur par rapport au dollar, s’échangeant à 8,47 livres pour un dollar hier après-midi après des commentaires du gouverneur de la banque centrale turque, Sahap Kavcioglu, considérés comme un signe d’une éventuelle baisse des taux d’intérêt contrairement aux attentes du marché. « À court terme, nous pensons que les facteurs temporaires qui étaient décisifs sur l’inflation vont perdre leur effet et l’inflation suivra une tendance de baisse lors du dernier trimestre », a-t-il déclaré.
«À court terme, nous pensons que les facteurs temporaires qui étaient décisifs sur l’inflation vont perdre leur effet et l’inflation suivra une tendance de baisse lors du dernier trimestre», a déclaré le directeur de la Banque centrale Sahap Kavcioglu lors d’une réunion avec des investisseurs, a rapporté l’agence étatique Anadolu.
Les chiffres de l’inflation sur un an ont atteint 19,25 % le mois dernier en Turquie, dépassant ainsi le taux d’intérêt de 19 % fixé par la banque centrale. La hausse des taux est l’un des principaux instruments permettant de lutter contre l’inflation. Cependant, le président turc Reçep Tayyip Erdogan est hostile à des taux d’intérêt élevés qu’il voit comme un frein à la croissance et soutient même que relever les taux alimente la hausse des prix, à rebours des théories économiques classiques. Excédé par plusieurs hausses du taux directeur, M. Erdogan a brutalement limogé trois gouverneurs.
Les commentaires de M. Kavcioglu sur ses attentes concernant une baisse de l’inflation ont été interprétés comme un signe d’une annonce de baisse des taux d’intérêt, contrairement aux attentes du marché, lors de la réunion de la banque centrale sur la politique monétaire le 23 septembre prochain. La livre turque a dégringolé de 1,5% face au dollar, s’échangeant à 8,47 TRY mercredi après-midi.
M. Kavcioglu a aussi annoncé que pour ses décisions de politique monétaire, la Banque centrale se basera désormais sur l’inflation sous-jacente, qui sera moins élevée car excluant les produits qui pourraient être affectés par des changements saisonniers de prix, comme la nourriture ou de l’essence.
Malgré la pandémie, le produit intérieur brut a augmenté de 1,8 % en 2020 et le pays devrait atteindre un taux de croissance de 8 % cette année. Mais des experts mettent en garde contre les risques d’une croissance rapide axée sur les prêts publics, pouvant provoquer des hausses de prix difficiles à gérer pour la population.
par: Arab Observer