APRÈS LA DÉFAITE AU PROCHE-ORIENT, LES TERRORISTES COMPTENT PRENDRE LEUR REVANCHE EN ASIE?

La police de Malaisie, pays majoritairement musulman, a récemment annoncé l’arrestation de quatre hommes liés à Daech* et la saisie d’explosifs avec lesquels ces derniers prévoyaient d’attaquer des lieux de culte non musulmans. Sputnik en a discuté avec des politologues russe, chinois et indien.

En Malaisie, on arrête régulièrement des extrémistes liés à Daech*. Bien qu’aucun attentat d’envergure n’ait frappé le pays ces dernières années, les forces de sécurité malaisiennes craignent le retour dans le pays de combattants de Daech* après leur défaite en Syrie et en Irak.

Selon le chef de la police nationale de Malaisie, Abdul Hamid Bador, deux Rohingyas de Birmanie, un Indonésien et un Malaisien, constituant une cellule locale de Daech*, ont été arrêtés dans l’est du pays, où ils préparaient «des assassinats de personnalités ainsi que l’attaque de lieux de culte hindous, chrétiens et bouddhistes».

Après la défaite de Daech* en Syrie et en Irak, les terroristes reviennent dans leurs pays d’origine pour y prendre leur revanche, a indiqué à Sputnik Alexeï Drougov, de l’Institut des études orientales de l’Académie des sciences de Russie, commentant la montée de l’extrémisme islamique en Malaisie et en Asie en général.

«Ayant essuyé un échec au Proche-Orient, les islamistes radicaux et terroristes reviennent à présent dans leurs pays d’origine, y compris en Indonésie. Ils sont décidés à y prendre leur revanche. Les autorités indonésiennes s’en rendent bien compte et prennent des mesures supplémentaires pour contrer les risques de terrorisme. […] Cela concerne aussi beaucoup d’autres pays», a souligné l’expert.

Les spécialistes relèvent que, dans le contexte d’une menace terroriste croissante en Asie, des efforts internationaux conjoints et concertés sont en train de revêtir une importance particulière dans la lutte contre l’extrémisme violent.

La Chine est capable d’augmenter sa contribution à la coopération antiterroriste internationale, a déclaré à Sputnik Zhang Jiadong, directeur du Centre de l’Asie du Sud à l’université Fudan de Shanghaï.

«En tant que membre permanent du Conseil de sécurité de l’Onu, la Chine peut apporter une contribution de poids dans la mise en place d’un mécanisme antiterroriste international», a souligné le spécialiste.

Et de rappeler qu’au sein de la communauté internationale, il y avait toutefois beaucoup de divergences dans l’approche même de la lutte contre le terrorisme, dont des différences dans la définition même du phénomène du terrorisme.

«La Chine fait partie de nombre d’organisations régionales, dont certaines sont sérieusement impliquées dans la lutte contre le terrorisme, notamment l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS). […] La plupart des pays de l’OCS, y compris des pays observateurs en son sein, se trouvent en première ligne de la lutte antiterroriste», a poursuivi M.Zhang.

Il a par ailleurs signalé que la Chine était en bons termes avec plusieurs pays d’Asie du Sud et du Sud-Est ainsi que d’Asie centrale, et coopérait avec eux dans la lutte contre le terrorisme.

Robinder Sachdev, président-fondateur du groupe de réflexion indépendant The Imagindia Institute, a retenu, dans un entretien accordé à Sputnik, le risque d’extension de l’influence de Daech* dans les pays d’Asie du Sud.

Selon l’analyste indien, bien que la probabilité de la création par Daech* d’une «province» en Inde soit nulle, […] les réseaux sociaux sont devenus un puissant outil de propagande et une source d’inspiration pour la pensée et la violence extrémistes, y compris en Inde.

M.Sachdev l’a déclaré après la proclamation par Daech* de la création d’une «province» du nom de Wilayat al Hind dans le Cachemire indien. Cette démarche survient d’ailleurs peu après les attaques terroristes au Sri Lanka et témoigne, selon l’expert, des tentatives de Daech* de s’implanter dans le sous-continent et sur l’ensemble de l’Asie.

 

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page