Syrie: Les groupes terroristes se retirent de la ville de Khan Cheikhoun
L’armée syrienne a poursuivi, lundi 19 août, sa progression au nord de la ville de Khan Cheikhoun. Les terroristes qui tenaient la ville s’en sont finalement retirés mardi 20 août. Les combats ont fait près de 40 morts dans les deux camps et poussé 25 000 civils à fuir la région, selon l’ONG Observatoire syrien des droits de l’homme. Les avions syriens et russes ont bloqué un important convoi de l’armée turque qui se dirigeait vers le sud de la province d’Idleb.
D’après l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), les troupes terroristes se sont retirées de la ville de Khan Cheikhoun, le mardi 20 août. Elles se sont aussi retirées d’autres zones clés du nord-ouest de la Syrie, notamment dans le nord de la province voisine de Hama.
Sous un puissant barrage d’artillerie et après des dizaines de raids aériens, l’armée syrienne avait poursuivi durant le lundi 19 août son avancée au nord de la ville clé de Khan Cheikhoun, dans la province d’Idleb.
Sa stratégie consistait à occuper les collines et à contrôler les axes routiers pour empêcher les terroristes de recevoir des renforts. En très mauvaise posture, ces derniers ont continué à opposer une forte résistance aux troupes gouvernementales et le nombre élevé de victimes des deux bords témoigne de la violence de la bataille : plus de 150 combattants tués en moins de quarante-huit heures.
Tensions entre Damas et Ankara
La situation s’est compliquée lundi avec l’entrée en Syrie d’un important convoi de l’armée turque comportant une cinquantaine de véhicules dont cinq chars et des dizaines de transports de troupes blindés. Damas a accusé Ankara de vouloir fournir aux terroristes encerclés à Khan Cheikhoun des armes et des munitions.
Le convoi a été stoppé à 15 kilomètres au nord de Khan Cheikhoun par des raids aériens russes et syriens, qui ont visé des véhicules qui servaient d’éclaireurs à l’armée turque.
Ankara a « fermement » condamné cette attaque. Dans un communiqué, le ministère des Affaires étrangères turc a jugé l’incident « en contradiction avec les accords existants, la coopération et le dialogue avec la Russie ».
La région d’Idleb avait été désignée comme une zone de désescalade par la Turquie, la Russie et l’Iran, qui soutiennent des forces opposées. Mais cet affrontement direct est un élément nouveau qui révèle les limites de cet accord fragile, explique David Rigoulet-Roze, enseignant-chercheur à l’Institut français stratégique (Ifas).
L’intensification des combats a poussé 25 000 personnes à fuir leurs villes et leurs villages. Quelque 725 000 civils ont été déplacés depuis le début de l’offensive gouvernementale le 30 avril, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme.