Sud du Yémen: Ryad et Abou Dhabi réitèrent leur appel à des négociations
L’Arabie saoudite et les Emirats arabes unis ont appelé à nouveau lundi les Sudistes et le gouvernement yéménites à négocier en faveur d’un apaisement dans le sud du Yémen, théâtre d’affrontements meurtriers.
Ces affrontements ont pour toile de fond des différends entre les Sudistes, soutenus par les Emirats arabes unis, et le gouvernement, appuyé par l’Arabie saoudite, deux entités qui font théoriquement partie d’un même et seul camp.
Ils ont ainsi mis à mal l’alliance entre Ryad et Abou Dhabi, piliers de la coalition qui intervient au Yémen contre les rebelles Houthis.
Dans un communiqué commun, l’Arabie saoudite et les Emirats arabes unis ont exhorté les deux parties yéménites à collaborer avec un comité chargé de faire cesser les affrontements.
Les deux pays ont pressé aussi gouvernement et Sudistes à « s’engager rapidement dans le dialogue (que l’Arabie saoudite veut organiser) à Jeddah » sur le sud du Yémen.
Pour le moment, le gouvernement du président Abd Rabbo Mansour Hadi refuse de dialoguer tant que les Sudistes ne quittent pas toutes les positions conquises à Aden, la grande ville du sud du Yémen.
Après les combats déclenchés le 7 août à Aden –siège provisoire du gouvernement–, les affrontements se sont déplacés dans la province voisine d’Abyane puis dans celle de Chabwa, plus au nord.
A Aden, les Sudistes du Conseil de transition du sud (STC) ont pris des bâtiments publics et des positions militaires au gouvernement.
Dans la province d’Abyane, les Sudistes ont pris deux QG militaires au gouvernement mais ils ont subi un revers lundi dans la province de Chabwa qui est passée totalement sous contrôle du gouvernement, selon des sources des services de sécurité.
Après avoir pris samedi le contrôle d’Ataq, chef-lieu de la province de Chabwa, les forces du gouvernement ont réussi lundi à retourner trois bataillons de forces Sudistes qui ont changé de camp, ont précisé ces sources.
D’autres unités sudistes ont évacué, sans combats, d’autres zones de la province où de nombreux renforts du gouvernement ont été acheminés, toujours selon les mêmes sources.
Après avoir été chassé de Sanaa en 2014 par les Houthis, le pouvoir a déclaré Aden « capitale provisoire » du Yémen, où une coalition militaire dirigée par l’Arabie saoudite aide le gouvernement Hadi contre ces rebelles issus de l’importante minorité zaïdite concentrée dans le nord du pays.
Le Yémen du Sud était un Etat indépendant avant sa fusion avec le Nord en 1990. Les sudistes y sont restés puissants.
La guerre au Yémen a fait depuis 2014 des dizaines de milliers de morts dont de nombreux civils d’après des ONG, et plongé le pays dans la pire crise humanitaire au monde selon l’ONU.