Les pays du Sahel affinent davantage les stratégies de lutte contre le terrorisme
Des acteurs étatiques et institutionnels, des autorités coutumières et religieuses, des ONG ainsi que des organisations de la société civile de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), réunis lundi et mardi derniers dans la capitale nigérienne, Niamey, ont adopté d’importantes mesures en vue d’affiner davantage leurs stratégies de lutte contre le terrorisme au Sahel, a-t-on appris mercredi de source officielle.
Le forum de Niamey a été convoqué pour examiner et adopter des recommandations à soumettre au prochain sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de la CEDEAO prévu en septembre prochain à Ouagadougou, au Burkina Faso, en matière de lutte contre le terrorisme dans la région.
Ainsi, les principales conclusions de cette rencontre ont porté notamment sur un renforcement de la coordination des interventions, la nécessité d’inclure l’ensemble des couches sociales dans la lutte contre le terrorisme aux côtés des Etats, et l’implication effective des communautés, en particulier frontalières, dans la résolution de leurs problèmes spécifiques.
En outre, les participants ont souligné l’importance du dialogue comme un des meilleurs moyens de prévention et de résolution des conflits. Ils ont également recommandé une étude sur les expériences des pays déjà affectés pour mieux comprendre la situation avant d’entamer une intervention, ainsi que de créer plus d’emplois pour les jeunes et de mettre en place des programmes d’intégration des enfants et épouses des terroristes pour éviter qu’ils soient stigmatisées ou marginalisées.
Le terrorisme est devenu aujourd’hui un phénomène de plus en plus préoccupant qui, au-delà des pays du Sahel, menace la paix et la sécurité, et donc le développement socioéconomique de toute l’Afrique de l’Ouest.
Le Sahel fait actuellement face à trois fronts très actifs : le groupe terroriste Boko Haram basé au Nigeria depuis 2009, les groupes terroristes proches d’Al-Qaïda au Maghreb Islamique (Aqmi), d’Ansar Dine et d’autres rebelles réfugiés depuis près de cinq ans dans le nord du Mali, et les mouvements armés ainsi que les bandits qui contrôlent le sud de la Libye depuis le renversement en 2011 du régime de Mouammar Kadhafi.