La souffrance des migrants sud-americans en Saint-Ouen au nord de Paris

Environ 150 migrants sud-américains ont été expulsés, le 29 juillet, d’un squat qu’ils occupaient dans la ville de Saint-Ouen, au nord de Paris. Depuis, ils dorment dans la rue et la mairie reste muette.
« D’où que nous venions, quel que soit notre pays, nous sommes des migrants. Et nous luttons pour une chose : simplement permettre à un enfant d’avoir sa chambre, son intimité. » Nancy est fatiguée. Arrivée en France depuis la Bolivie il y a quelques mois, elle vit désormais dans la rue avec son mari, ses trois enfants, et environ 150 autres migrants sud-américains.

Le 29 juillet, ils ont tous été expulsés du squat qu’ils occupaient à Saint-Ouen, au nord de Paris. Une expulsion qui « répondait à des impératifs de sécurité », d’après la préfecture de Seine-Saint-Denis, qui rappelle que « le site présentait des risques avérés d’incendie », peut-on lire dans les colonnes du Parisien.
Conditions de vie très difficiles
L’histoire avait pourtant bien commencé. En février, l’espoir naît quand Nancy apprend l’existence de ce squat rue du Docteur Bauer à Saint-Ouen, un entrepôt désaffecté qu’ils ont ensuite aménagé pour construire un vrai foyer. Les policiers et les pompiers qui s’y rendaient régulièrement demandaient : « Qui a construit la salle de bains ? Qui a peint les murs ? » Son mari, ses enfants et elle répondaient alors la migrante avec fierté.
Mais le 29 juillet la police est revenue pour les expulser. Du jour au lendemain et sans prévenir. Jusqu’à présent, la mairie de Saint-Ouen est restée mutique. Le maire de la ville, William Delannoy (UDI), dans une rare réaction au Parisien le 6 août, s’est dédouané de toute responsabilité, soutenant que ce n’était pas son « boulot de reloger des Colombiens ».
En attendant, Nancy, sa famille et tous les autres (sur)vivent dans la rue depuis maintenant 30 jours. Intempéries, manque d’hygiène, difficulté à se nourrir et à dormir correctement… Si la solidarité des associations et des habitants du quartier s’organise autour du camp de fortune, les conditions de vie y demeurent très difficiles. Une manifestation est prévue samedi 31 août devant la mairie de Saint-Ouen, afin de demander des solutions de relogement pour ces familles.

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