Les Jordaniens participent à la grève des enseignants

Quelque 3.000 personnes se sont rassemblées jeudi à Amman, au milieu d’un important déploiement de forces de sécurité, devant le siège des syndicats professionnels jordaniens pour soutenir les enseignants du public, en grève depuis plus d’un mois pour réclamer des hausses salariales.

« Ce que réclament les enseignants n’est pas un luxe, ce sont des droits » ou « Il en va de la dignité de l’enseignant et de celle de la Nation », pouvait-on lire notamment sur des pancartes brandies par les manifestants.

« Haussons la voix contre l’affront fait à l’enseignant », ont-ils aussi scandé lors de ce rassemblement organisé à l’appel de militants sur Facebook pour soutenir la cause des enseignants.
Parmi les manifestants devant le siège des syndicats –dont celui des ingénieurs, des médecins ou encore des avocats– figuraient des membres de ces corps de métier mais aussi des parents d’élèves.
Les participants ont répété les demandes des enseignants du public, qui réclament une hausse de 50% des salaires et exigent des excuses des autorités pour la dispersion par la force d’une manifestation le 5 septembre devant le siège de la Primature à Amman.
A la suite de cette dispersion, le syndicat des enseignants avait décrété une grève, qui se poursuit à ce jour en dépit de mesures gouvernementales et d’une injonction judiciaire à cesser le mouvement.
Celui-ci paralyse environ 4.000 écoles publiques, où sont inscrits plus d’1,4 millions d’élèves jordaniens.
Les enseignants du secteur public demandent une hausse de 50% de leur salaire, dans un pays où le revenu moyen est de 550 euros environ et le salaire minimum de 275 euros.
Le gouvernement refuse de répondre à leur demande, dont il a estimé le coût à 112 millions de dinars jordaniens (environ 150 millions de dollars) pour le budget du royaume.
Dépourvue de ressources naturelles et très dépendante d’aides étrangères, la Jordanie est confrontée à une situation économique difficile, avec une dette de plus de 95% du PIB et un taux de chômage de 18,5 % tandis que 20% de la population vit à la limite du seuil de pauvreté.
Les autorités ont introduit une série de mesures d’austérité visant à réduire la dette publique en échange d’un prêt de plusieurs centaines de millions d’euros du Fonds monétaire international (FMI).
L’an dernier, les Jordaniens ont été touchés par des hausses des prix de produits de base qui avaient suscité des manifestations massives et entraîné la démission du gouvernement de l’époque.
L’accueil de centaines de milliers de Syriens ayant fui la guerre pèse aussi lourdement sur les finances publiques du royaume, et Amman appelle régulièrement la communauté internationale à une aide plus substantielle.

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