L’Ambassade de Chine à Paris condamne la déclaration de l’UE
L’ambassade de Chine à Paris a dénoncé une déclaration européenne sur les violences à Hong Kong, la jugeant «criminelle et très dangereuse», dans un communiqué au ton particulièrement vif, affirmant le «mépris» de Pékin face à «l’hypocrisie» européenne.
«Nous exprimons notre vif mécontentement et notre profond mépris face à l’hypocrisie de la déclaration européenne», reprise par la France la semaine dernière, s’inquiétant de «l’escalade de la violence» à Hong Kong et appelant au dialogue entre manifestants et autorités.
«L’Union européenne a publiquement glorifié les exactions des émeutiers et s’en est prise fielleusement aux mesures d’autodéfense des policiers de Hong Kong pour défendre leur vie face à leurs agresseurs. Voici qui est criminel et très dangereux», a asséné l’ambassade de chine dans un communiqué publié dimanche et tweeté lundi.
Dans une déclaration mardi, reprise à son compte jeudi par le ministère français des Affaires étrangères, l’Union européenne avait jugé «extrêmement préoccupants» «l’escalade de la violence et les troubles qui se poursuivent à Hong Kong, notamment l’usage de balles réelles qui ont occasionné de graves blessures à au moins une personne».
«L’Union européenne rappelle sa position selon laquelle la retenue, la désescalade et le dialogue sont la seule issue», avait-elle ajouté, estimant que «les libertés fondamentales des Hongkongais, y compris leur liberté de réunion, doivent être respectées et la possibilité de manifester pacifiquement garantie. Ces droits doivent être exercés de façon pacifique. Aucune violence n’est acceptable et les actions des services de police doivent demeurer strictement proportionnées».
«Si la police, qui est le pilier de l’ordre social et le garant de la sécurité des citoyens, venait à s’effondrer sous les coups de boutoir de ces attaques odieuses, la société hongkongaise sombrerait dans un chaos irrémédiable. Est-ce là le souhait des responsables européens ?», s’est interrogée l’ambassade dans son communiqué attribué à un «porte-parole».
Arrivé cet été à Paris, l’ambassadeur de Chine en France, M. Lu Shaye, s’est déjà illustré par des propos très directs par le passé.
Lors de son précédent poste au Canada, il avait publié une tribune dénoncant «l’égoïsme occidental» et le «suprémacisme blanc» en accusant le Canada et ses alliés de se préoccuper du sort de deux Canadiens arrêtés mais pas, selon lui, de celui d’une responsable chinoise du groupe de télécoms chinois Huawei arrêtée au Canada.
Dans un entretien en septembre, M. Lu avait appelé les «pays occidentaux» à «observer objectivement la situation à Hong Kong» : «Vous ne devez pas soutenir la violence, les émeutiers».
L’ambassade a aussi fait un commentaire sur la France et les manifestations des «Gilets jaunes», émaillées de violences.
«La France aussi a été en proie à de longues périodes de manifestations violentes. La police française s’est trouvée sous haute pression, tant physiquement que psychologiquement, et sous le feu roulant de critiques et d’insultes d’une frange malveillante de l’opinion. Dans ces circonstances, nous avons fait preuve d’empathie à l’égard de la France. Nous souhaiterions qu’elle puisse se montrer aujourd’hui dans les mêmes dispositions d’esprit à notre égard.