Une explosion au bord d’un pétrolier iranien soupçonné d’être une attaque terroriste
Une explosion a fait d’importants dégâts à bord d’un pétrolier iranien près du port saoudien de Djeddah, provoquant en outre une marée noire, selon l’agence iranienne Isna. L’opérateur du pétrolier a indiqué que des frappes de missiles avaient «probablement été» à l’origine des faits.
Une explosion à bord d’un tanker iranien près du port saoudien de Djeddah a fait d’importants dégâts et provoqué une fuite de pétrole en mer Rouge, rapporte vendredi 11 octobre l’agence Isna.
«Les experts pensent qu’il s’agit d’une attaque terroriste», écrit l’agence de presse iranienne, ajoutant qu’une enquête est en cours sur l’origine de l’explosion.
Le navire Sabiti, qui appartient à la Compagnie pétrolière nationale iranienne (NIOC), se trouvait à quelque 60 milles de Djeddah, soit une centaine de kilomètres.
La compagnie a indiqué qu’une explosion prétendument provoquée par des frappes de missile s’était produite sur l’un de ses pétroliers à 5h20 du matin. Elle a ajouté que deux citernes avaient été sérieusement endommagées. Dans le même temps, la société a démenti les informations sur un incendie à bord ainsi que sur une importante fuite de pétrole.
«La fuite de pétrole a cessé et la situation est sous contrôle», a indiqué de son côté l’agence Irna.
Reuters, qui cite l’agence iranienne Nour, proche du corps des Gardiens de la révolution, indique que l’explosion n’a pas fait de blessés parmi les membres de l’équipage.
La National Iranian Tanker Company (NITC), opérateur administrant la flotte de navires pétroliers de l’Iran, a déclaré dans un communiqué que les «deux explosions» ayant touché la coque du navire «ont probablement été causées par des frappes de missile».
L’Iran a annoncé que son pétrolier Sabiti serait dérouté après ce qu’il a qualifié d’attaque.
«Il est toujours en mer Rouge mais son trajet sera modifié… Aucune aide n’a été proposée par aucun des pays», a déclaré un responsable de la National Iranian Tanker Company, selon l’Isna.
Le ministère iranien des Affaires étrangères a déclaré que le pétrolier iranien avait été touché à deux reprises. Il a ajouté que les frappes avaient été portées à environ 30 minutes d’intervalle, indiquant qu’il cherchait à déterminer l’auteur de cette attaque ayant causé d’importants dommages environnementaux.
«Ceux qui sont derrière cette attaque seront responsables des conséquences, y compris de la dangereuse pollution environnementale causée par ces attaques», a déclaré le porte-parole du ministère, Abbas Mousavi, cité par la télévision publique iranienne.
Les tensions entre l’Iran et l’Arabie saoudite sont à leur comble depuis les attaques du 14 septembre contre les deux installations pétrolières de la compagnie saoudienne Aramco. Revendiquées par les Houthis, elles ont été imputées par Riyad et ses alliés occidentaux à l’Iran. Des accusations que Téhéran a rejetées.
L’attaque présumée de vendredi survient aussi après la saisie de plusieurs tankers par l’Iran ces derniers mois dans la région du Golfe et de l’arraisonnement en juillet au large de Gibraltar (extrême-sud de l’Espagne) d’un tanker iranien, autorisé à repartir le 15 août.