Violents affrontements entre les FDS et les forces turques

L’agression d’Ankara contre une milice kurde dans le nord-est de la Syrie a provoqué jeudi la fuite de milliers de civils face à l’avancée des forces turques et suscite un tollé international. Les forces turques ont poursuivi jeudi 10 octobre leur agression sur les territoires syriens tenus par les miliciens kurdes (FDS), poussant la population à fuir par milliers.
La Turquie, membre de l’Otan, veut créer une « zone de sécurité » dans la région frontalière pour en écarter les miliciens kurdes et y transférer plusieurs millions de Syriens réfugiés sur son territoire, mais les grandes puissances craignent que l’opération ne relance le conflit.
Selon Mevlüt Cavusoglu, ministre turc des Affaires étrangères, les forces turques n’ont pas l’intention de s’enfoncer au-delà de 30 kilomètres dans le territoire syrien.
Le ministre américain de la Défense, Mark Esper, a « fortement encouragé » Ankara à « interrompre » son opération militaire en Syrie, affirmant qu’elle pourrait avoir de « graves conséquences pour la Turquie », selon un communiqué du Pentagone publié vendredi 11 octobre.

Le ministre « a fortement encouragé la Turquie à interrompre ses actions dans le nord-est de la Syrie afin d’augmenter la possibilité que les États-Unis, la Turquie et nos partenaires puissent trouver une voie commune pour désamorcer la situation avant qu’elle ne devienne irréparable ».
Les grandes puissances ont répété auparavant, jeudi, leur préoccupation devant le risque de voir cette opération permettre aux terroristes faits prisonniers par les rebelles kurdes de s’évader et de reprendre leur guérilla ou même de regagner leurs pays d’origine, pour les étrangers.
L’agression a débuté moins de trois jours après la décision de Donald Trump de redéployer une partie du millier de militaires américains présents à la frontière turco-syrienne.
« Trois choix s’offrent à nous : envoyer des milliers de troupes et l’emporter militairement, frapper durement la Turquie financièrement et avec des sanctions, ou faire la médiation entre la Turquie et les Kurdes », a écrit Donald Trump sur Twitter jeudi. « J’espère que nous pourrons faire une médiation », a-t-il déclaré plus tard devant des journalistes.

Les Forces démocratiques syriennes (FDS) ont joué un rôle décisif dans les combats contre l’État islamique. Ils retiennent des milliers de terroristes et des dizaines de milliers de leurs proches qui sont en détention.
Le ministère turc de la Défense a fait état de 228 morts parmi les miliciens kurdes depuis le début de l’agression . Selon l’OSDH, 41 combattants kurdes et 17 civils ont été tués dans l’assaut depuis mercredi.
Les rebelles des FDS, mouvement dominé par les Kurdes des Unités de protection du peuple (YPG), ont indiqué pour leur part que les frappes turques ont fait neuf morts parmi les civils.

De violents combats opposent vendredi une milice kurde aux troupes turques et leurs supplétifs syriens dans le nord-est de la Syrie, au troisième jour d’une agression  d’Ankara sur des secteurs frontaliers tenus par les forces kurdes, selon une ONG.

Les Forces démocratiques syriennes (FDS), une coalition de combattants arabes et kurdes, luttaient pour contenir l’avancée sur le terrain des forces turques, qui ont conquis jeudi 11 villages, dont deux ont été repris depuis par les Kurdes, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).

Ankara a annoncé, quant à elle, la mort d’un de ses soldats dans les combats et de huit civils, dont un bébé et une fillette, dans la chute de roquettes kurdes tirées sur des villes frontalières en Turquie.
Selon l’International Rescue Committee, 64 000 personnes ont fui depuis le lancement de l’opération et les localités de Ras al-Aïn et Darbasia sont désormais vidées de leur population.
Selon l’OSDH, les forces turques ont pris deux villages près de Ras al-Aïn et cinq près de la ville de Tell Abyad.
La Turquie pourrait faire face à certaines « conséquences » selon l’ONU
Ankara considère les YPG comme une organisation terroriste en raison de leurs liens avec les militants du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a menacé de laisser les 3,6 millions de Syriens réfugiés dans son pays partir vers l’Union européenne si ses États membres considèrent la présence de l’armée turque en Syrie comme une occupation. Les « 28 » ayant réclamé la veille l’arrêt de l’agression .
Une prison de Kamichli où sont détenus de nombreux membres de l’EI d’une soixantaine de nationalités a notamment été touchée par des bombardements turcs, ont fait savoir les FDS.
« Ces attaques de prisons abritant des terroristes de Daech conduiront à une catastrophe dont le monde pourrait ne pas être en mesure de gérer les conséquences à l’avenir », écrivent-elles dans un communiqué.

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