Le Parlement britannique rejette la demande de Johnson pour des élections anticipées
Le Premier ministre britannique, Boris Johnson, a raté, une nouvelle tentative de convoquer des élections législatives en décembre pour sortir le Brexit de l’impasse, ce qui a abouti à un troisième report de la sortie du Royaume-Uni de l’UE.
La sentence est tombée pour Boris Johnson. La Chambre des communes a rejeté, lundi 28 octobre, la tenue d’élections anticipées le 12 décembre prochain, comme le réclamait le Premier ministre britannique.
Seuls 299 élus ont voté en faveur de ce retour anticipé aux urnes mais il en fallait 434 pour que le chef du gouvernement réunisse la majorité qualifiée des deux tiers et obtienne gain de cause. Soixante-dix ont voté contre, les autres n’ont pas pris part au vote.
Dépôt d’un projet de loi pour la tenue du scrutin
Le Premier ministre britannique refuse de se laisser abattre. « Nous ne permettrons pas que cette paralysie continue. Cette chambre ne peut pas retenir plus longtemps en otage notre pays », a-t-il commenté avant d’annoncer le dépôt, dans la soirée, d’un court projet de loi pour maintenir la tenue d’un tel scrutin.
Le projet sera soumis au vote des députés, mardi 29 octobre. Cette voie parlementaire distincte n’exigera que la majorité simple, et non la majorité qualifiée des deux tiers, qui était nécessaire lundi.
Un tel texte pourrait obtenir le soutien de certains partis d’opposition, comme les formations europhiles d’opposition, le parti national écossais (SNP) et les Libéraux-démocrates.
Ces élections législatives doivent permettre à Boris Johnson de disposer enfin d’une majorité, seul moyen pour lui d’avoir une plus grande marge de manœuvre au Parlement concernant les négociations du Brexit.
Le chef du Parti travailliste, Jeremy Corbyn, affiche quant à lui toujours la même priorité : éviter un Brexit sans accord avec l’Union européenne. « Nous allons bien sûr examiner ce projet de loi et nous espérons une décision claire et définitive sur le fait qu’il soit hors de question d’avoir une sortie de l’UE sans accord », a-t-il réagi lundi soir.
« Nous ferons en sorte qu’il n’y ait aucune chance que ce Premier ministre ne respecte pas sa parole, car il en a l’habitude, et qu’il ne puisse pas sortir ce pays sans accord, tout en sachant les dégâts que cela causerait à l’emploi et à l’industrie », a ajouté Jeremy Corbyn.
Alors que Boris Johnson avait promis une sortie de l’UE « coûte que coûte » le 31 octobre, assurant préférer être « mort au fond d’un fossé » plutôt que demander un nouveau report, les 27 autres membres de l’UE ont donné lundi, à trois jours de la date fatidique, leur feu vert à une prolongation jusqu’au 31 janvier, à moins que l’accord de divorce conclu il y a une dizaine de jours à Bruxelles ne soit ratifié d’ici là.
Si « le Parlement résiste » et bloque la tenue d’élections, « je voudrais exhorter les États membres de l’Union européenne à indiquer clairement qu’un autre report (du Brexit) après le 31 janvier n’est pas possible », a écrit Boris Johnson au président du Conseil européen, Donald Tusk, prenant acte de la décision européenne.