France: Deux blessés lors une fusillade dans la mosquée de Bayonne

Deux personnes ont été blessées par balles, à proximité de la mosquée de Bayonne, dans le sud de la France. Le tireur présumé, un octogénaire ex-candidat du Front national, a été placé en garde à vue du chef de « tentative d’assassinats ».

La mosquée de Bayonne a été la cible de tirs, faisant deux blessés graves. Le suspect, un octogénaire, ex-candidat du Front national, a été rapidement interpellé après les faits.
Selon le maire de Bayonne, dans le sud-ouest de la France, qui s’est rendu immédiatement sur place, « deux personnes préparaient la salle pour la prière de 16 h 30 ». L’homme a jeté un engin incendiaire sur la porte latérale de la mosquée. Les deux personnes sont sorties et ont été touchées, l’une au cou, l’autre au thorax et au bras, a-t-il raconté .
« À 15 h 20, un homme a tenté d’incendier la porte de la mosquée de Bayonne. Surpris dans sa tentative par deux personnes, l’homme leur a tiré dessus », a indiqué un communiqué de la préfecture qui précise que l’homme, en repartant, a incendié une automobile.
Les deux victimes, deux hommes âgés de 74 et 78 ans, ont été hospitalisées, a précisé la préfecture des Pyrénées-Atlantiques dans un communiqué. Il se trouvait mardi dans un état « stable », après des opérations la veille.

Âgé de 84 ans, le suspect a été appréhendé à son domicile à Saint-Martin-de-Seignanx, dans les Landes, puis placé en garde à vue en milieu d’après-midi du chef de « tentative d’assassinats », a indiqué le procureur de Bayonne Marc Mariée. Une équipe de déminage s’est également rendue à son domicile.
De source proche de l’enquête, le tireur, Claude Sinké, avait « une arme de poing avec lui » lors de son interpellation. Il a reconnu en garde à vue être l’auteur des tirs. La police judiciaire a été saisie de l’enquête.

Mike Bresson, adjoint à la mairie de Saint-Martin-de-Seignanx, a déclaré que l’homme, « connu sur la commune et fui pour ses excès verbaux », était « quelqu’un de totalement atypique dans le paysage, d’un verbe parfois assez violent ». « Il donnait l’apparence de quelqu’un de psychologiquement perturbé (…) Il n’aimait pas les gens de gauche, du centre et peu ceux de droite ».
Selon le journal Sud-Ouest, il avait adressé la semaine dernière une lettre « rageuse » au bâtonnier de Bayonne et au procureur de Dax, avec copie au quotidien qui ne la publie pas en raison de son caractère « discriminatoire et xénophobe ».
Le tireur présumé a été candidat du Front national (aujourd’hui Rassemblement national) lors d’élections locales en 2015, selon Reuters. Parti dont il a été « écarté » après ces élections, précise Jacques Leclercq, délégué adjoint du Rassemblement national, sans donner plus de précisions.

Le président Emmanuel Macron, qui recevait à l’Élysée les responsables du Conseil français du culte musulman (CFCM), a condamné « avec fermeté l’attaque odieuse » affirmant que « la République ne tolérera jamais la haine » et que « tout sera mis en œuvre » pour protéger « nos compatriotes de confession musulmane ».

La présidente du parti, Marine Le Pen, a également condamné cet acte. « L’attentat commis contre la mosquée de Bayonne est un acte inqualifiable absolument contraire à toutes les valeurs portées par notre mouvement », a commenté Marine Le Pen sur son compte Twitter. « Ces crimes doivent être traités avec la sévérité la plus totale », ajoute la présidente du RN.
Le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, a salué pour sa part « le grand professionnalisme et la réactivité » de la police nationale. Celui-ci a eu des entretiens téléphoniques avec le « président de l’association des musulmans de la Côte Basque ainsi qu’avec Dalil Boubaker », recteur de la mosquée de Paris, dans « l’esprit des échanges » du matin avec le « président de la république sur l’importance de combattre les extrémismes ».

Laurent Nuñez, secrétaire d’État auprès du ministre de l’Intérieur, s’est rendu sur place dans la soirée afin de rencontrer responsables musulmans et policiers. « S’en prendre à un lieu de culte, à une mosquée, à des fidèles, c’est un acte odieux que nous condamnons évidemment avec beaucoup de fermeté », a-t-il déclaré. « C’est un acte qui ne peut avoir de place dans notre République, qui garantit la liberté des cultes et des croyances ».
Mardi matin, la mosquée était toujours fermée pour les besoins de l’enquête confiée à la police judiciaire. Son accès est barré par un cordon de rubalise et une voiture de police, avec deux officiers en faction le visage dissimulé derrière un cache-col.
Depuis la rue, à travers le grillage, on pouvait apercevoir la porte d’entrée en bois, à la partie basse noircie par les flammes, lors de la tentative d’incendie.

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