Tunisie: les ministres de la Défense et des Affaires étrangères limogés
Le chef d’Etat tunisien Kaïs Saïed a limogé deux importants ministres du gouvernement ce mardi 29 octobre. C’est la première grande décision du nouveau président élu.
La présidence du gouvernement Youssef Chahed, après concertation avec le président de la République Kais Saied, a annoncé, mardi, le limogeage des ministres de la Défense Abdelkrim Zbidi et du ministre des Affaires étrangères Khemaies Jhinaoui.
Selon le communiqué, le ministre de la Justice Karim Jamoussi assurera l’intérim à la tête du ministère de la Défense, alors que le secrétaire d’Etat aux affaires étrangères Sabri Bachtobji assurera lui l’intérim à la tête de la diplomatie tunisienne.
Par ailleurs, la présidence du gouvernement annonce qu’il a également été décidé le limogeage du secrétaire d’Etat à la diplomatie économique Hatem Ferjani.
Lundi, le président de la République avait reçu le ministre allemand des Affaires étrangères au Palais de Carthage en l’absence de Khemaies Jhinaoui, ministre tunisien des Affaires étrangères, ce qui est contraire au protocole. Cela a soulevé un tollé sur la scène politique et médiatique tunisienne. Selon plusieurs sources, Khemaies Jhinaoui n’était pas en odeur de sainteté auprès l’entourage du président de la République Kais Saied.
Quant à Abdelkrim Zbidi, ses absences remarquées aux différents conseils des ministres sur fond de tensions entre lui et le chef du gouvernement Youssef Chahed aura eu raison de lui.
Le chef de la diplomatie, Khemaies Jhinaoui est remplacé par le secrétaire d’État aux Affaires étrangères, Sabri Bachtobji qui assumera l’intérim. Le secrétaire d’État de la diplomatie économique Hatem Ferjani a aussi été démis de ses fonctions. Cependant, le communiqué n’a pas fait cas des mobiles de ces limogeages. Pour rappelle, le ministre de la défense Abdelkrim Zbidi est arrivé 4è avec plus de 10% des voix à la dernière présidentielle qui a vu la victoire du candidat indépendant Kaïs Saïed. Ces limogeages surviennent alors que le parti d’inspiration islamiste Ennahdha a entamé les négociations pour la formation d’un nouveau gouvernement.
En attendant, la parti vainqueur des élections législatives d’octobre dernier Ennahdha n’a toujours pas réussi à former son gouvernement.