Le régime turc emprisonne le juge et continue d’arrêter l’opposition
750 000 citoyens turcs en détention en 2018
Un tribunal turc a condamné un ancien juge à plus de 11 ans de prison pour «appartenance à une organisation terroriste armée», référence le groupe du clerc Fethullah Gülen, accusé par Ankara d’avoir organisé le coup présumé de 2016. Ceci est arrivé selon le site internet du journal « Sabah » turc proche du régime du président Recep Tayyip Erdogan, mercredi.
Le 9ème Circuit de la Cour suprême d’Ankara a condamné son ancien membre, le juge Osman Yordaquel à onze ans, neuf mois et quinze jours de prison, qui a rejeté toutes les accusations portées contre lui et a confirmé qu’il n’appartenait pas au mouvement Gülen.
Sur le même ordre d’accusés, le juge Ahmed Barbaroglu, ancien membre du Conseil suprême des juges et des procureurs, a été condamné mardi à 12 ans, 9 mois et 27 jours d’emprisonnement, au lendemain de la condamnation publié lundi de Sharif Bak, ancien membre du tribunal administratif , à 10 ans de prison, pour avoir été inculpé du même chef.
Il convient à noter que le 11 janvier, les autorités turques ont séparé 17 personnes entre un juge et un procureur pour avoir prétendument contacté le groupe Gülen.
Notable que le régime d’Erdogan a limogé plus de 4 500 juges et procureurs depuis la tentative de coup d’Etat présumée en raison de leurs liens avec Gülen.
Erdogan et son parti de la justice et du développement (AKP) affirment Gulen d’être accusé d’avoir orchestré la tentative de coup d’Etat, ce que ce dernier nie fermement, alors que l’opposition turque affirme que les événements de la nuit du 15 juillet constituaient un « coup d’Etat planifié » visant à liquider les opposants aux soldats dissidents et aux membres d’organisations de la société civile.
Les autorités turques procèdent régulièrement à des arrestations par milliers depuis la tentative de coup d’État, sous prétexte de contact avec le groupe Gülen.
Le 23 septembre, le ministre de l’Intérieur du régime turc, Suleyman Soylu, a annoncé que 33 000 personnes avaient été limogées de diverses structures de sécurité du ministère de l’Intérieur depuis 2013 et après la prétendue tentative de coup d’État de 2016, sous prétexte de leur association avec Gülen.
Le 10 mars, le même ministre a révélé l’arrestation de 511 000 personnes, dont 30 000 et 821, dans le cadre d’opérations visant le groupe Gülen et le Parti des travailleurs du Kurdistan, depuis la prétendue tentative de coup d’État.
Le 3 janvier, Suwailo a annoncé qu’il y aurait 750 239 détenus en 2018, dont plus de 52 000 soupçonnés d’appartenir à Gülen.