Nancy Pelosi: Ce que Trump a fait est bien pire que le scandale Nixon
Nancy Pelosi a évoqué, dans une interview diffusée dimanche, la démission de Richard Nixon en 1974 pour la comparer à la situation actuelle de Donald Trump, confronté lui aussi à une procédure de destitution.
Nancy Pelosi, présidente démocrate de la Chambre des représentants, a évoqué, dans une interview diffusée dimanche, la démission de Richard Nixon en 1974 pour la comparer à la situation actuelle de Donald Trump, confronté lui aussi à une procédure de destitution.
La principale élue démocrate au Congrès a déclaré la semaine dernière à la presse que la pression exercée par l’actuel président américain sur l’Ukraine pour que ce pays enquête sur son potentiel adversaire à l’élection présidentielle de l’an prochain aux États-Unis « fait paraître quasiment bénin ce qu’a fait Nixon ».
Donald Trump « a fait tellement pire »
Dans une interview diffusée dimanche par CBS, elle a poursuivi son parallèle entre l’ancien président républicain et l’hôte actuel de la Maison blanche. « Je veux dire que, ce que le président a fait est tellement pire que ce qu’a même fait Richard Nixon, qu’à un certain point Richard Nixon se souciait suffisamment du pays pour admettre que cela ne pouvait pas continuer », a dit Nancy Pelosi dans l’émission Face the Nation.
Richard Nixon a démissionné en 1974 avant un vote de la Chambre des représentants sur son éventuelle destitution. Cette procédure à son encontre avait été ouverte en raison du scandale du Watergate portant sur le cambriolage des locaux du Parti démocrate.
Pelosi a répété la phrase «Tous les chemins mènent à Poutine», ce qui signifie que les décisions de politique étrangère de Trump – y compris la suspension de l’aide militaire à l’Ukraine – ont en commun le fait d’être favorables au président russe. En d’autres termes, elle relançait sous un nouveau prétexte la campagne anti-russe qui reposait sur de fausses déclarations d’une intervention massive de Moscou à l’élection présidentielle de 2016.
Les dirigeants démocrates sont déterminés à exclure du champ de l’enquête de destitution tout véritable crime de Trump, le limitant entièrement à son conflit avec l’establishment de la sécurité nationale lié aux divergences de politique étrangère à l’égard de la Russie, l’Ukraine et le Moyen-Orient.
Sanger a également comparé l’actuelle campagne de destitution à celle menée contre Nixon et Bill Clinton, la présentant comme impliquant des problèmes bien plus graves, car ni le Watergate ni le scandale sexuel Clinton «ne touchaient aux intérêts nationaux de l’Amérique dans les affrontements géopolitiques les plus importants de leur époque.»
Mais Sanger enchaîne pour énoncer de manière remarquablement franche, les vrais problèmes de politique étrangère en jeu dans la destitution de Trump. Il écrit: «Dans une ambiance de division générale à Washington, l’une des rares questions de consensus bipartite de ces six dernières années a été de contrer le vaste plan de désorganisation du président russe Vladimir V. Poutine. Cet effort commence en Ukraine, où une guerre sévit dans l’est du pays depuis cinq ans…»
Selon Sanger, Trump a trahi la politique anti-russe établie par sa propre gouvernement dans une évaluation stratégique du Pentagone selon laquelle la «guerre contre le terrorisme» avait été remplacée comme priorité américaine par «la rivalité entre grandes puissances», en particulier visant la Chine et la Russie. Il a sacrifié cette politique pour faire avancer ses propres intérêts électoraux, comme l’a exprimé le commentaire de l’ambassadeur des États-Unis auprès de l’Union européenne, Gordon Sondland. «Le président Trump se soucie plus de l’enquête sur Biden» que du conflit militaire entre l’Ukraine et la Russie.