La Grèce va demander le soutien de l’Otan en réponse à l’accord turco-libyen

La Grèce, qui craint la violation de ses droits souverains par la Turquie après la signature du memorandum militaire turco-libyen, va demander le soutien de l’Otan lors du sommet de l’Alliance à Londres cette semaine, a indiqué dimanche le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis.

« Une alliance ne peut pas rester indifférente quand un de ses membres viole ouvertement le droit international et vise (à nuire à) un autre membre », a souligné Kyriakos Mitsotakis, à l’occasion d’un discours prononcé au congrès de son parti de droite, Nouvelle-Démocratie.

La Grèce a exprimé la semaine dernière « son mécontentement » concernant ce memorandum de coopération militaire et convoqué les ambassadeurs de la Libye et de la Turquie en Grèce pour leur demander des informations sur le contenu de ce texte.

Signé mercredi lors d’une rencontre à Istanbul entre le président turc Recep Tayyip Erdogan et le chef du gouvernement libyen d’union nationale (GNA) Fayez al-Sarraj, ce protocole « de coopération militaire et sécuritaire » renforce « l’accord-cadre de coopération militaire existant » et « les liens entre les armées » de deux pays, selon Ankara.

Athènes craint que ce protocole pourrait violer ses zones maritimes d’exploitation.

Le ministre grec des Affaires étrangères, Nikos Dendias, s’est rendu dimanche au Caire pour s’entretenir de ce sujet avec son homologue égyptien Sameh Choukry.

Les deux ministres ont convenu « d’accélérer la délimitation des zones économiques exclusives (ZEE) de la Grèce et de l’Egypte », a déclaré au Caire Nikos Dendias, cité dans un communiqué ministériel.

Cet accord intervient en dépit d’un appel lancé par la Ligue arabe en octobre pour mettre fin à la coopération avec Ankara et limiter sa représentation diplomatique en Turquie à la suite de l’offensive militaire de la Turquie contre les combattants kurdes dans le nord de la Syrie.

La Libye est engluée dans le chaos depuis le renversement du président Mouammar Kadhafi en 2011 et sa mort à la suite d’un soulèvement soutenu par l’OTAN.

Al-Sarraj est soutenu par la Turquie et le Qatar, ainsi que par l’Italie, l’ancienne puissance coloniale en Libye.

La Grèce, membre de l’Otan comme la Turquie, maintient des relations délicates avec sa voisine, porte d’entrée de milliers de demandeurs d’asile sur les îles grecques.

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