L’UE condamne l’ingérence de la Turquie dans le conflit libyen
L’UE a critiqué mardi l’ingérence de la Turquie dans le conflit libyen, soulignant que cette ingérence allait à l’encontre des intérêts du peuple libyen et des intérêts européens.
« L’ingérence extérieure persistante alimente la crise (…) En particulier, nous insistons sur la nécessité d’éviter (…) des actions qui créent un prétexte pour une ingérence extérieure, qui est contraire aux intérêts du peuple libyen autant qu’aux intérêts européens », affirment dans un communiqué commun M. Borrell et les ministres des Affaires étrangères de France, d’Allemagne, du Royaume-Uni et d’Italie, réunis mardi à Bruxelles.
« Ce n’est pas dit explicitement mais c’est clair pour qui veut bien l’entendre : il est évident que cela fait référence à la décision turque d’envoyer des militaires en Libye », a expliqué M. Borrell devant les journalistes, à l’issue de la réunion.
« Nous rejetons cela, qui ne fait qu’accroître nos préoccupations sur la situation en Libye », a-t-il ajouté.
M. Borrell et les ministres des Affaires étrangères de France, Jean-Yves Le Drian, d’Allemagne, Heiko Maas, du Royaume-Uni, Dominic Raab, et d’Italie, Luigi Di Maio, devaient se rendre ce mardi à Tripoli pour s’entretenir avec le président du Conseil présidentiel, Fayez al-Sarraj, et un certain nombre de responsables libyens, mais leur déplacement a été annulé pour raisons de sécurité.
La banlieue sud de Tripoli est le théâtre de violents combats depuis le 4 avril, début de l’offensive du maréchal Khalifa Haftar, l’homme fort de l’Est libyen, pour s’emparer de la capitale libyenne, siège du gouvernement d’union nationale (GNA) reconnu par l’ONU.
Mardi, les Européens ont une nouvelle fois appelé au cessez-le-feu, au retour aux négociations politiques et au respect de l’embargo sur les armes. « Plus les parties belligérantes en Libye bénéficient de soutien militaire étranger, plus elles offrent à des agents extérieurs une influence illégitime sur les décisions souveraines de la Libye, au détriment des intérêts nationaux du pays et de la stabilité régionale ».
Une conférence internationale sur la Libye est attendue avant la fin du mois à Berlin (Allemagne) mais aucune date n’a encore été annoncée.
Dimanche soir, le président turc Recep Tayyip Erdogan a annoncé le début du déploiement de soldats turcs en Libye, à la suite d’un accord militaire conclu entre Ankara et Tripoli. Cet accord militaire et maritime permet à Ankara d’étendre ses frontières maritimes en Méditerranée orientale, au grand dam de la Grèce, de l’Egypte, de Chypre et d’Israël.