France, Égypte, Grèce et Chypre ont dénoncé les accords turco-libyens
Réunis au Caire, les ministres des Affaires étrangères de la Grèce, de la France, d’Égypte et de Chypre ont dénoncé les accords turco-libyens sur de vastes zones de la Méditerranée orientale.
Chypre, l’Égypte, la France et la Grèce ont jugé mercredi nuls et non avenus les accords controversés signés en novembre entre Ankara et Tripoli, dont un permettant à la Turquie de faire valoir des droits sur de vastes zones en Méditerranée orientale.
Dans un communiqué publié à l’issue de leur réunion au Caire, les ministres des Affaires étrangères des quatre pays ont estimé que ces accords avaient sapé davantage la stabilité régionale et sont tout deux considérés comme nuls et non avenus.
Leur homologue italien qui a pris part à la réunion, ne figure pas parmi les signataires du communiqué.
Les deux accords dénoncés par les quatre pays méditerranéens, dont un porte sur la coopération militaire, ont été signés le 27 novembre par le chef du Gouvernement d’union nationale (GNA) Fayez al-Sarraj et le président turc Recep Tayyip Erdogan, son principal soutien face à l’homme fort de l’Est libyen Khalifa Haftar.
Ankara soutient militairement le gouvernement de Fayez al-Sarraj reconnu par l’ONU et basé à Tripoli, et Recep Tayyip Erdogan a même annoncé l’envoi de troupes en Libye pour aider le GNA à repousser les assauts des forces du maréchal Haftar, qui bénéficie de l’appui des Émirats arabes unis et de l’Égypte, deux adversaires de la Turquie.
Mais c’est surtout l’accord de délimitation maritime qui a suscité une levée de boucliers, notamment en Grèce, en Égypte et à Chypre, car il permet à la Turquie de faire valoir des droits sur de vastes zones en Méditerranée orientale convoitées par ces trois pays.
Cet accord, qui porte atteinte aux droits souverains des États tiers, n’est pas conforme au droit de la mer et ne peut en découler aucune conséquence juridique, ont souligné les quatre ministres dans leur communiqué.
Les ministres ont souligné la nécessité du plein respect de la souveraineté […] de tous les États dans leurs zones maritimes en Méditerranée.
Ils ont condamné à cet effet les forages réalisés par la Turquie au large de Chypre et pressé Ankara de cesser immédiatement toutes les activités d’exploration illégales.