Conférence Berlin: création d’une commission militaire 5+5 de suivi du cessez-le-feu
Les participants à la conférence internationale sur la paix en Libye se sont mis d’accord sur un plan de règlement de la situation dans ce pays qui prévoit notamment la création d’une commission militaire 5+5 de suivi du cessez-le-feu, a annoncé Angela Merkel.
Un plan de règlement de la situation en Libye a été adopté lors de la conférence internationale sur la paix dans ce pays, a annoncé dimanche 19 janvier la chancelière Angela Merkel lors d’une conférence de presse finale.
«Nous nous sommes mis d’accord sur un plan de règlement global […]. L’essentiel est que les représentants de la Libye, notamment le général Khalifa Khaftar et Fayez el-Sarraj, se soient mis d’accord sur des mesures à prendre et qui ont été proposées par le Secrétaire général de l’Onu Antonio Guterres et l’envoyé spécial de l’Onu pour la Libye Ghassan Salamé», a résumé Mme Merkel.
Les parties ont notamment décidé de créer une commission de suivi selon la formule 5+5 et se sont entendus sur sa composition.
«Nous allons envoyer des invitations à tous ceux qui feront partie de cette commission. Cela doit servir de base», a ajouté la chancelière allemande.
D’après elle, une rencontre destinée à renforcer le cessez-le-feu en Libye doit se tenir prochainement.
M.Guterres a ensuite précisé qu’une réunion de la commission militaire pour la Libye aurait lieu dans quelques jours à Genève.
«Tous les participants aux pourparlers se sont engagés à ne pas aider les parties en conflit. Il s’agit d’une aide militaire, de livraisons d’armes. On respectera ainsi l’embargo [prévu par la résolution 1970 du Conseil de sécurité de l’Onu, ndlr] et le cessez-le-feu», a détaillé la chancelière.
À son avis, si le cessez-le-feu devient illimité en Libye, un mécanisme de suivi pourra être discuté. La discussion de Berlin n’a pas porté sur ce sujet.
«Avançons progressivement, pas à pas. Dès qu’on aura établi un cessez-le-feu illimité, on pourra envisager un suivi du cessez-le-feu. Mais cela n’a pas fait l’objet de notre conférence. Nous n’en avons pas parlé», a exposé Mme Merkel.
Mme Merkel a précisé que MM.el-Sarraj et Khaftar n’avaient pas mené de négociations directes, mais que les participants à la conférence avaient eu des discussions séparées avec chacun d’eux.
«Les divergences entre eux sont si grandes qu’ils ne se parlent pas. Ils n’ont pas assisté à la conférence, mais ils étaient présents à Berlin, tout en se trouvant dans des pièces différentes», a déclaré Mme Merkel.
Les participants à la conférence ont en outre proposé de mettre en place un «mécanisme de reconstruction économique» pour la Libye sous le contrôle du futur gouvernement uni.
Ce mécanisme permettrait de reconstruire en priorité les villes de Benghazi, de Derna, de Mourzouq, de Sebha, de Syrte et de Tripoli, selon le communiqué adopté à l’issue de la conférence.
La conférence sur la paix en Libye s’est déroulée ce dimanche 19 janvier au siège de la Chancellerie fédérale à Berlin.
Outre le chef du gouvernement d’union nationale libyen (GNA) Fayez el-Sarraj, et le commandant de l’Armée nationale libyenne (LNA), Khalifa Haftar, y étaient présents les Présidents Vladimir Poutine, Emmanuel Macron, Recep Tayyip Erdogan, Fattah al-Sissi, le secrétaire d’État américain Mike Pompeo, le secrétaire général de l’Onu Antonio Guterres, le Premier ministre britannique Boris Johnson, les représentants de plusieurs autres pays européens, de l’Algérie, de la Chine et des Émirats arabes unis.