L’Armée nationale libyenne déclare l’aéroport de Maitiga zone militaire et embargo aérien
L’Armée nationale libyenne a déclaré la zone d’exclusion aérienne, qui comprend l’aéroport de Maitiga, et la base aérienne de Maitiga comme zones militaires qui sont strictement interdites pour l’utilisation de l’aviation civile ou militaire.
« Tout survol de la capitale par un avion militaire ou civil sera considéré comme une violation du cessez-le-feu » instauré depuis le 12 janvier à l’initiative de la Russie, alliée de Khalifa Haftar, et de la Turquie, soutien du Gouvernement d’union nationale (GNA) reconnu par l’ONU, a déclaré mercredi soir le porte-parole du maréchal Haftar, Ahmad al-Mesmari.
« Tout avion militaire ou civil quelque soit son appartenance survolant la capitale sera détruit », a-t-il mis en garde.
Ahmad al-Mesmari a accusé le GNA d’utiliser l’aéroport international de Mitiga à des fins militaires et comme base pour les soldats turcs envoyés par Ankara en soutien à cet exécutif.
La direction de l’aéroport a annoncé plus tard une nouvelle suspension du trafic aérien « jusqu’à nouvel ordre » et le transfert des vols vers Misrata, 200 km plus à l’est.
L’Armée nationale libyenne a annoncé l’écrasement d’un drone turc marchant après avoir décollé de la base aérienne de Maitiga, notant qu’elle tentait de frapper le site de ses unités à Tripoli.
La Turquie a déployé des soldats en soutien au GNA, et la Russie malgré ses démentis, a dépêché des mercenaires en Libye. Khalifa Haftar est également soutenu par l’Égypte et les Emirats arabes unis.
Depuis le début le 4 avril d’une offensive contre la capitale des forces du maréchal Khalifa Haftar, l’aéroport a été fermé à plusieurs à plusieurs, suite à des frappes aériennes ou des tirs de roquettes attribuées aux pro-Haftar.
La nouvelle escalade a coïncidé avec l’annonce par Alger d’une réunion jeudi des chefs de la diplomatie de Tunisie, d’Egypte, du Soudan, du Tchad, du Niger, ainsi que du Mali, dans une nouvelle tentative de trouver un règlement politique en Libye.
Les ministres tenteront d’aider « les frères libyens à régler la crise loin de toute ingérence, quelle qu’en soit la nature », selon les autorités algériennes.
Alger n’a pas dit si des délégations libyennes étaient invitées à la réunion. Mais le chef de la diplomatie du GNA, Mohamad Taher Siala, a indiqué dans un communiqué son « refus » d’y participer pour protester contre la « présence » selon lui de son homologue dans le gouvernement parallèle affilié à Khalifa Haftar.
Les deux camps rivaux se sont mis d’accord toutefois sur la formation d’une commission militaire chargée de définir les mécanismes de mise en oeuvre d’une trêve durable.
La commission devrait se réunir « dans quelques jours », selon l’ONU qui veut organiser une réunion interlibyenne fin janvier à Genève.
Les forces du maréchal Khalifa Haftar maintiennent cependant depuis samedi le blocage des plus importantes installations pétrolières du pays.
En conséquence, les exportations ont été suspendues et les opérations pétrolières risquent d’être quasiment totalement paralysées. La Compagnie nationale de pétrole a mis en garde contre la perte de la quasi-totalité de la production. Celle-ci était récemment estimée à 1,3 million de barils par jour.