Ministère syrien des Affaires étrangères: Erdogan souffre du déni de la réalité
Le ministère des Affaires étrangères et des Expatriés a affirmé que les menaces du président du régime turc de viser les soldats de l’armée arabe syrienne sont des « déclarations qui n’ont pas de sens et qui sont données d’une personne souffrant du déni de la réalité ».
« Après l’effondrement des réseaux terroristes sous les frappes de l’armée arabe syrienne et après le dévoilement de son rôle en tant qu’outil aux mains des Etats-Unis, le président du régime turc fait des déclarations qui n’ont pas de sens et qui sont données par un personne souffrant du déni de la réalité », a déclaré une source du ministère des Affaires étrangères et des Expatriés à l’Agence Sana.
Et la source d’ajouter : « La République arabe syrienne réaffirme sa détermination à poursuivre ses devoirs nationaux et constitutionnels de lutter contre les réseaux terroristes dans toute la Syrie et à en débarrasser les citoyens syriens ».
Le ministère a conclu en affirmant que toute présence des forces turques sur le territoire syrien est illégale et constitue une violation du droit international, imputant au régime turc la responsabilité totale des répercussions de cette présence.
La situation dans la zone de désescalade d’Idlib s’est considérablement dégradée la semaine dernière. Le 10 février, le ministère turc de la Défense a annoncé la mort de cinq de ses militaires dans une attaque de l’armée syrienne contre un poste d’observation turc à Idlib. En réponse, l’armée turque a frappé 115 cibles militaires syriennes, tuant une centaine de soldats, selon Ankara.
Plus tôt en février, huit militaires et civils turcs avaient trouvé la mort dans des bombardements syriens à Idlib. La Turquie avait alors «neutralisé» 76 soldats syriens en riposte, avait affirmé Recep Tayyip Erdogan.
À cela, le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a de son côté mis en garde mardi soir contre un affrontement entre forces turques et russes en Syrie. « Nous assistons à des affrontements entre le régime syrien et les forces turques, sans compter le risque de voir les militaires turcs et russes s’affronter », a-t-il souligné lors d’un discours au Parlement européen dont le texte a été publié mercredi par ses services.
« Ces tensions pourraient à leur tour déclencher un conflit régional plus large », a-t-il averti. « Le cessez-le-feu convenu entre Ankara et Moscou doit être appliqué », a-t-il plaidé.