Allaoui a appelé le Parlement à voter la confiance à ses ministres

Le Premier ministre désigné en Irak Mohammed Allaoui a appelé mercredi le Parlement à voter lundi la confiance à ses ministres, assurant qu’ils n’étaient pas issus des partis au pouvoir conspués par les manifestants depuis près de cinq mois.
Dans une courte allocution à la télévision d’Etat, M. Allaoui a affirmé pouvoir proposer « un gouvernement indépendant pour la première fois depuis des décennies sans aucun candidat des partis ». Et afin que son cabinet entre en fonction, il a « appelé » le Parlement, actuellement en vacance, « à tenir une séance extraordinaire pour voter la confiance au gouvernement le lundi 24 février ».

M. Allaoui a été chargé le 1er février de former un nouveau gouvernement après que le président de la République Barham Saleh a posé un ultimatum aux partis politiques, les exhortant à se mettre d’accord sur un candidat faute de quoi il imposerait le sien.
Cette fois-ci, c’est le Premier ministre Adel Abdel Mahdi, qui a démissionné sous la pression de la rue mais continue de gérer les affaires courantes, qui a fait monter la pression. Il a prévenu mercredi qu’il ne serait « ni juste ni adéquat » qu’il conserve son poste au-delà du 2 mars, date-butoir fixée pour son remplacement par la Constitution, et que « le vide » était « très dangereux ».
Les manifestants rejettent la nomination de M. Allaoui car il a été deux fois ministre du système qu’ils conspuent.
Traditionnellement, avant le vote de confiance, les députés reçoivent les CV de chaque candidat-ministre. Aussi, les noms des candidats sont envoyés à la commission en charge de la débaassification afin de vérifier qu’aucun d’eux n’a occupé de fonctions au sein de l’ex-régime de Saddam Hussein, chef du parti Baas. Aucune de deux procédures n’a jusqu’ici été lancées, selon des sources politiques.
Et si le Parlement, actuellement le plus éclaté de l’histoire récente de l’Irak, annonce convoquer une séance extraordinaire lundi, un vote de confiance n’est pas garanti car il n’est pas rare que les séances soient ajournées, faute de quorum.
Anticipant la frilosité de partis politiques qui n’ont cessé de tenir des réunions ces derniers jours, M. Allaoui a prévenu, s’adressant directement aux Irakiens, que « s’il n’y a pas de gouvernement » à la fin du délai constitutionnel, « c’est qu’il y a réellement des parties qui travaillent pour l’instabilité ». Et ce, a-t-il accusé, pour maintenir « le confessionnalisme et la corruption », deux maux contre lesquels des milliers d’Irakiens manifestent depuis octobre dans un mouvement inédit qui a été émaillé de violences ayant fait près de 550 morts et quelque 30.000 selon un bilan officiel.
Le gouvernement Allaoui est censé mener l’Irak vers des élections anticipées dans le cadre d’une nouvelle loi électorale. Celle-ci a été votée par le Parlement mais doit encore être ratifiée par le président. Ses modalités exactes ne sont pas encore fixées.

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