L’UE est préoccupée par l’afflux de migrants de Turquie vers ses frontières

L’Union européenne observe avec « préoccupation » l’afflux de migrants sans contrôle depuis la Turquie vers ses frontières orientales, en Grèce et en Bulgarie, a déclaré samedi la commissaire européenne Ursula von der Leyen.
« Notre première priorité à ce stade est de veiller à ce que la Grèce et la Bulgarie recoivent notre plein soutien. Nous sommes prêts à fournir un appui supplémentaire, notamment par l’intermédiaire de Frontex (l’agence européenne de garde-frontières) aux frontières terrestres », a-t-elle affirmé dans un tweet.

L’Union européenne attend d’Ankara un “respect de ses engagements” pris dans le cadre du pacte migratoire conclu en 2016, a déclaré hier la Commission, réagissant à des propos d’un haut responsable turc évoquant la menace de laisser passer les migrants vers l’Europe.
“De notre point de vue, l’accord (…) tient toujours et nous attendons de la Turquie qu’elle respecte ses engagements”, a déclaré un porte-parole, Peter Stano, lors d’un point de presse quotidien. Ankara a réclamé le soutien de la communauté internationale après la mort d’au moins 33 soldats turcs dans des frappes de l’armée syrienne.
Pour obtenir cet appui, un haut responsable turc a brandi la menace d’un nouvel afflux de migrants vers l’Europe. Mais la Commission n’a reçu aucune notification officielle de la part des autorités turques en ce sens, a poursuivi le porte-parole, qui a précisé que l’UE était en train d’évaluer la situation en ce qui concerne les mouvements de réfugiés.
En mars 2016, la Turquie et l’Union européenne ont conclu un pacte migratoire controversé qui a fait chuter drastiquement le nombre de passages vers la Grèce. Ce pacte prévoit notamment, en échange d’une aide financière, le renvoi systématique des migrants vers la Turquie, et des mesures de la part d’Ankara pour éviter que de nouvelles routes migratoires ne s’ouvrent au départ de son territoire vers l’UE.

Hier matin, la Grèce a annoncé avoir renforcé ses patrouilles à la frontière avec la Turquie, après l’annonce par cette dernière qu’elle n’empêcherait plus les migrants de se rendre en Europe. Selon une source policière grecque, le nombre de patrouilles a été doublé et un appel à la mobilisation générale a été passé en interne. “Tout est sous contrôle, il n’y a pas de raison de s’inquiéter”, a toutefois assuré cette source. “La Grèce a renforcé la garde de ses frontières terrestres et maritimes au maximum”, a déclaré une source gouvernementale.
La Bulgarie a dépêché vendredi la gendarmerie à sa frontière terrestre et maritime avec la Turquie, le Premier ministre Boïko Borissov évoquant le “danger réel” d’une pression migratoire, suite à la menace d’Ankara de ne plus retenir les candidats au départ. M. Borissov s’est notamment inquiété devant des journalistes “du retrait des garde-frontières turcs”. La Turquie accueille sur son territoire quelque 3,6 millions de Syriens ayant fui la guerre et craint l’arrivée de nouveaux réfugiés.

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