Des membres du Parlement européen appellent des sanctions économiques contre le régime turc
Lors de la session plénière du Parlement européen, les députés européens ont émis de nombreuses critiques envers la Turquie et ont demandé la fin de l’aide financière et de la vente d’armes à la Turquie.
46 membres du Parlement européen ont appelé la Commission européenne à prendre « des mesures concrètes contre Ankara en imposant des sanctions économiques pour mettre fin à la politique de répression du régime turc contre les opposants politiques », et pour aider à mettre fin à la répression d’Erdogan contre l’opposition politique du pays.
Josep Borrell, haut représentant de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, accusé d’être «tolérant» envers la Turquie, a également fait l’objet de critiques. Les députés ont discuté avec Josep Borrell à la fois de la situation en Méditerranée et du rôle problématique de la Turquie dans la région et de la situation au Belarus.
La session a été marquée par des paroles fortes dirigées contre les politiques d’occupation de l’État turc en Méditerranée orientale et en Libye. Décrivant la Turquie comme «un régime autoritaire», la plupart des députés ont demandé la fin immédiate des négociations d’adhésion avec la Turquie ainsi que le soutien financier de l’UE à la Turquie.
Le rapporteur de l’UE pour la Turquie, Nacho Sanchez Amor, a déclaré qu’il était solidaire de Chypre et de la Grèce et a souligné que la Turquie devait respecter les normes européennes.
Les députés ont également discuté du forage de la Turquie dans la zone économique exclusive de Chypre, où six opérations ont été lancées jusqu’à présent et d’autres sont prévues. Les violations quotidiennes de l’espace aérien grec se poursuivent et le ministre turc des Affaires étrangères a menacé de « ne pas retenir ceux qui veulent partir » concernant les réfugiés syriens qui sont en Turquie. En outre, la Turquie prévoit également de mener des forages dans l’espace maritime grec, près de la Crète.
«La Turquie est un partenaire important pour l’Europe, mais la diplomatie canonnière de la Turquie, le forage illégal dans la zone économique exclusive de Chypre, les violations de l’espace aérien grec et ses attaques à la frontière grecque ne sont pas des exemples d’un partenariat constructif. Au contraire, les actions du gouvernement turc aggravent actuellement les tensions dans la région méditerranéenne, mettant en danger la stabilité et la sécurité en Europe. Nous devons être prêts à faire davantage pour nous protéger contre l’agression turque à nos frontières méridionales», a souligné Manfred Weber, député européen, président du groupe PPE.
« L’Union européenne ne peut être victime de chantage et de menaces, et s’unit contre les dirigeants qui violent le droit international, les principes et les valeurs », a insisté Vangelis Meimarakis, chef de la délégation grecque du Groupe PPE. « Le débat en plénière du Parlement européen sur la provocation turque envoie un signal coordonné et fort au président Erdogan qu’il a franchi la ligne et que s’il continue de défier l’Europe, il y aura une réponse unique et immédiate », a-t-il ajouté.
L’Union européenne avait précédemment demandé l’aide de l’OTAN pour faire respecter l’embargo sur les armes imposé à la Libye, après que les forces turques eurent empêché de fouiller un navire suspect.
par: Arab Observer