Elyes Fakhfakh présente sa demission au Président Kaïs Saïed

Après un bras de fer entre le Premier ministre tunisien Elyes Fakhfakh, et le mouvement Ennahdha, principale force du Parlement, le chef du gouvernement a finalement présenté sa demission au Président Kaïs Saïed, après que Ennahdha, la principale formation au Parlement tunisien, ai dit la veille vouloir lui retirer sa confiance.

Cette démission intervient après un bras de fer entre M. Fakhfakh et le parti islamo-conservateur Ennahda. La formation, qui compte cinq ministres au gouvernement, avait relancé de façon pressante cette semaine ses appels à changer de gouvernement, mettant en avant les soupçons de corruption pesant sur le premier ministre.

Ennahdha « a décidé de retirer la confiance au Premier ministre Elyes Fakhfakh, et charge le chef du parti, Rached Ghannouchi, de la mise en œuvre de cette décision en menant des consultations avec divers blocs et députés », a écrit mercredi la formation d’inspiration islamiste dans un communiqué.

M. Fakhfakh est sous le coup d’une enquête pour conflit d’intérêts, accusé depnuis fin juin de ne pas avoir cédé la gestion de ses parts dans une entreprise d’assainissement ayant remporté des marchés publics ces derniers mois.

Mais pour Ennahdha, il s’agit aussi de reconfigurer une coalition gouvernementale dans laquelle cette formation se sent « marginalisée », explique le politologue Chokri Bahria.

En effet, Ennahdha, qui n’a remporté que 54 sièges sur 217 lors des législatives d’octobre, son plus faible score depuis la révolution de 2011, a échoué cet automne à réunir une majorité autour du chef de gouvernement de son choix.

Selon des sources tunisiennes, le président tunisien a demandé à Fakhfakh et à son gouvernement de présenter leurs démissions, après avoir reçu une pétition du bureau du parlement tunisien demandant le retrait de la confiance de ce dernier.

Selon la présidence, M. Saïed a désormais dix jours pour nommer une personnalité à même de gouverner le pays, qui aura elle-même un mois afin de convaincre la majorité absolue des députés d’approuver son équipe. Une gageure étant donné que le Parlement élu en octobre est composé d’une myriade de partis.

par: Arab Observer

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