Aoun rejette l’enquête internationale sur l’explosion à Beyrouth
Le président libanais Michel Aoun a rejeté vendredi toute enquête internationale sur la gigantesque explosion au port de Beyrouth, affirmant qu’elle pourrait avoir été causée par la négligence ou par un missile, tandis que les secouristes s’activaient toujours pour retrouver des survivants.
Après la double explosion qui a ravagé Beyrouth, les investigations se poursuivent activement avec l’approche de la fin du délai de cinq jours accordé par les autorités libanaises aux enquêteurs pour présenter leurs conclusions, le président Michel Aoun a déclaré qu’aucune piste n’était écartée.
Le président de la République Michel Aoun a déclaré lors d’une discussion avec des journaliste que les enquêteurs n’écartaient aucune piste, y compris celle d’une « intervention extérieure » au moyen d’un « missile ou d’une bombe ». Il est le premier dirigeant libanais à évoquer une telle hypothèse, la thèse privilégiée jusqu’à présent était celle de l’explosion accidentelle de 2 700 tonnes de nitrate d’ammonium entreposés près d’un stock de feu d’artifice, rappelle notre correspondant à Beyrouth, Paul Khalifeh. L’étincelle qui a servi de détonateur aurait été provoquée par des travaux de soudage d’une porte.
Les autorités affirmaient en choeur jusqu’à présent qu’un incendie dans un dépôt de 2.700 tonnes de nitrate d’ammonium en était à l’origine. Cette substance chimique dangereuse était stockée depuis six ans dans un entrepôt du port «sans mesures de précaution», de l’aveu même du Premier ministre.
Hassan Nasrallah, chef du mouvement libanais du Hezbollah, a «nié catégoriquement» dans une allocution télévisée vendredi que son organisation possédait un «entrepôt d’armes» dans le port de Beyrouth: «ni entrepôt d’armes, ni entrepôt de missiles (…) ni une bombe, ni une balle, ni nitrate» d’ammonium, a-t-il martelé.
Le président français Emmanuel Macron a réclamé une enquête internationale «transparente» lors d’un déplacement jeudi à Beyrouth, tout en appelant les dirigeants libanais à «changer le système».
Le président français Emmanuel Macron a réclamé une enquête internationale «transparente» lors d’un déplacement jeudi à Beyrouth, tout en appelant les dirigeants libanais à «changer le système».
Selon le dernier bilan, l’explosion a fait au moins 154 morts, plus de 5.000 blessés, des dizaines de disparus et des centaines de milliers de sans-abri.
par: Arab Observer