Liban: Démission du gouvernement après les explosions à Beyrouth
Le Premier ministre libanais Hassan Diab a annoncé lundi soir la démission du gouvernement. Elle intervient après le départ de plusieurs membres de son équipe sous la pression de la rue, l’information avait été annoncée par le ministre de la santé après la fin d’un conseil des ministres.
Le chef du gouvernement, qui se présente comme indépendant, a rendu la classe politique traditionnelle responsable de ses échecs, fustigeant la « corruption » ayant conduit à « ce séisme qui frappé le pays ». « Aujourd’hui, j’annonce la démission de ce gouvernement », a-t-il dit dans un discours télévisé adressé aux Libanais.
Ces derniers jours et ces dernières heures, quatre ministres ont déjà quitté le gouvernement, après la forte explosion de mardi dernier dans le port de Beyrouth. Au moins 160 personnes sont mortes lors de la catastrophe.
Le gouvernement a tenu une réunion lundi après-midi, au cours de laquelle « la plupart des ministres étaient en faveur d’une démission » du cabinet, a déclaré à l’AFP Vartiné Ohanian, ministre de la Jeunesse et des Sports.
« Aujourd’hui, nous répondons à la volonté du peuple qui exige que les responsables de ce désastre dissimulé pendant sept ans rendent des comptes, et à son désir d’un véritable changement », a déclaré Hassan Diab lors d’une allocution retransmise à la télévision lundi soir. « Face à cette réalité, j’annonce aujourd’hui la démission de ce gouvernement. »
Le drame qui s’est produit dans la capitale libanaise il y a moins d’une semaine est le résultat d’une « corruption endémique », a-t-il notamment regretté lors de son discours, se disant aux côtés de ceux qui réclament que les responsables de ce « crime » soient traduits en justice. « Le système de corruption s’est étendu au sein de l’Etat, a-t-il encore déclaré. Je me suis rendu compte que ce système est plus grand que l’Etat qui, les mains liées, n’a pas réussi à le combattre. »
Le président libanais, Michel Aoun, a accepté cette démission et chargé M. Diab d’expédier les affaires courantes jusqu’à la formation d’un nouveau cabinet. , la démission du gouvernement ne devrait cependant pas satisfaire le mouvement de protestation populaire qui réclame le départ de toute la classe politique.
par: Arab Observer