Le gouvernement Mechichi obtient la confiance du Parlement tunisien

Le Parlement tunisien a voté, dans la nuit de mardi à mercredi, la confiance au nouveau gouvernement de technocrates, formé la semaine dernière par le Premier ministre désigné Hichem Mechichi, le pays espère ainsi mettre fin à des mois d’instabilité politique.

Les députés tunisiens ont voté, dans la nuit du mardi 1er au mercredi 2 septembre, la confiance à un nouveau gouvernement pour la troisième fois en moins d’un an, une instabilité éprouvant la jeune démocratie déjà confrontée à un rebond de l’épidémie de nouveau coronavirus et à ses conséquences sociales, écartant la possibilité d’une dissolution sans pour autant mettre fin aux tensions politiques.

Plusieurs partis ont annoncé à la dernière minute un soutien qui doit permettre au gouvernement de technocrates, mené par l’ex-ministre de l’Intérieur Hichem Mechichi, d’obtenir les 109 voix sur 217 nécessaires pour gouverner. Lors de l’ouverture de la plénière.

M. Mechichi a présenté son programme devant les députés, disant vouloir arrêter l’«hémorragie» des finances publiques en relançant notamment la production de pétrole et de phosphate -entravée par des manifestations de chômeurs-, mais aussi réformer l’administration tunisienne, préserver le pouvoir d’achat et protéger les plus démunis.

Le mouvement d’inspiration islamiste Ennahdha, principal parti parlementaire qui est loin d’avoir la majorité mais se retrouve en arbitre, a annoncé qu’il voterait pour ce gouvernement «malgré ses réserves». Le choix est cornélien: soutenir un cabinet apolitique prenant à rebours les grands partis, ou ouvrir la voie à des législatives anticipées. Si les députés ne votent pas la confiance au gouvernement, le président Kaïs Saïed, pourra dissoudre l’Assemblée, entraînant des élections début 2021.

Le gouvernement sera chargé de reprendre les discussions avec le Fonds monétaire international, dont le programme quadriennal a expiré au printemps, alors que la Tunisie peine à boucler son budget.

Hichem Mechichi a mis en garde contre une situation « difficile » et des « indicateurs dangereux », avec un endettement de 80 milliards de dinars, et une somme de 7,5 milliards de dinars (environ 2,5 milliards d’euros) à rembourser en 2020.

Il devra également faire face au chômage, propulsé à 18 % par la crise sanitaire qui a mis le tourisme à l’arrêt, au rebond de la pandémie, et aux déficits de l’important secteur public, une gageure en l’absence d’un solide soutien parlementaire.

par: Arab Observer

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