Le gouvernement libyen intérimaire remet sa démission au Président du Parlement
Le gouvernement intérimaire libyen d’Abdallah al-Thani siégeant dans l’est de la Libye a présenté sa démission au président de la Chambre des représentants du pays, Aguila Saleh, a fait savoir le journal en ligne libyen Al-Wasat.
Selon un communiqué publié par la Chambre des représentants, la démission du gouvernement a été présentée lors d’une réunion d’urgence entre le président de la Chambre des représentants, Aguila Saleh, et M. Al-Thani, lors de laquelle ils ont discuté des demandes des manifestants.
Plus tôt dans la journée, le chef du parlement a convoqué une réunion d’urgence avec la participation du Premier ministre, des ministres des blocs économique et social, du chef de la Banque centrale et d’autres responsables pour évoquer les problèmes de ces secteurs. Il était notamment question des pannes d’électricité, ce qui a provoqué une vague de mécontentement.
Des manifestations ont éclaté dans un certain nombre de villes de l’est de la Libye contre le manque de services de base, principalement l’électricité, les soins de santé et les fonds dans les banques locales.
Dans une situation marquée par l’insécurité et l’escalade de la violence, la Libye reste politiquement divisée entre les gouvernements de l’est et de l’ouest, tous deux en concurrence pour la domination sur le pays.
Ce dimanche 13 septembre, des manifestants ont mis le feu au siège du gouvernement de Benghazi, provoquant d’importants dégâts matériels, selon une source de sécurité.
«Aux premières heures de dimanche, un groupe de manifestants a attaqué le bâtiment du conseil des ministres et l’a incendié avant de prendre la fuite», a indiqué sous le couvert de l’anonymat, une source du ministère de l’Intérieur du gouvernement installé dans l’est du pays.
Les policiers et les pompiers sont rapidement arrivés sur les lieux pour tenter de maîtriser les flammes qui ont ravagé l’entrée principale de l’immeuble, selon cette source.
Le ministère de l’Intérieur a exhorté les manifestants dans les villes de l’est à «ne pas porter atteinte aux biens de l’État» et à «respecter le droit de manifester pacifiquement», selon un communiqué dont l’AFP a reçu copie.
La Libye vit actuellement un conflit entre deux camps rivaux: celui du GNA, reconnu par l’Onu, à l’ouest de la Libye, et celui de la Chambre des représentants qui appuie le maréchal Khalifa Haftar à l’est du pays.
Les groupes du maréchal bloquent les champs et ports pétroliers les plus importants du pays pour réclamer une répartition équitable, selon eux, des recettes pétrolières gérées par le GNA. Ce blocage a engendré plus de 9,6 milliards de dollars (8,1 milliards d’euros) de pertes de revenus, selon les derniers chiffres de la National Oil Corporation cités par l’AFP, et a exacerbé les pénuries d’électricité et de carburants dans le pays.
par: Arab Observer