Le discours réformiste d’Erdogan s’effrondre face à l’emprise sécuritaire sur l’opposition turque
Quelques jours après que des décisions de justice ont été rendues contre environ 500 personnes, pour avoir prétendument participé au coup d’État de 2016, les services de sécurité du régime d’Erdogan ont lancé une campagne d’arrestation massive contre l’opposition turque et le PKK. Plusieurs personnes ont subi des violences policières au cours des raids.
Des dizaines de personnes ont été placées en garde à vue lors de violents raids menés, par la police turque dans plusieurs régions, principalement à Diyarbakir, Mardin, Siirt, Van, Batman, Ankara et Izmir.
Pendant la perquisition des domiciles, les policiers ont forcé les occupants des appartements à s’allonger face contre terre et pointé une arme à feu sur leur tête, selon les témoins. Des occupants ont été battus avec la crosse d’une arme. Les personnes présentes dans les appartements ont par ailleurs été insultées, menacées et battues à coups de pied.
A Diyabakir, la police a fait des descentes dans plusieurs appartements. Alors que des véhicules blindés étaient stationnés devant les immeubles, la police est entrée dans les appartements en brisant les portes. Aziz Yağmur et Mehmet Yalçın, membres du conseil d’administration de la Chambre des architectes de Diyarbakır, ont été arrêtés.
On rapporte également des arrestations à Van et Elazig où 6 personnes au moins ont été placées en garde à vue.
A Mardin, dans le district de Kiziltepe, la police a perquisitionné le domicile du Président de l’antenne locale du Parti démocratique des Régions (DBP), Mahmut Damar. Celui-ci a été placé en garde à vue. Un autre représentant politique kurde, Hüsnü Babat, ancien administrateur local du Parti démocratique des Peuples (HDP), a été arrêté dans le même temps, à Idil, dans la province de Sirnak.
L’on a appris également l’arrestation d’Abdülkadir Güner, avocat au Barreau de Mardin. Convoqué à la direction de la sécurité de Mardin pour un interrogatoire, il été placé en garde à vue dans le cadre d’une enquête pour « propagande terroriste ».
Plusieurs autres arrestations ont eu lieu au même moment dans la capitale turque, Ankara, ainsi que dans la région d’Izmir, sur la côte Égée. Étaient visés au moins 10 membres du HDP et des militants associatifs. Le département de police d’Ankara a déclaré que les personnes arrêtées étaient suspectées d’avoir “fait la propagande d’une organisation illégale” sur les réseaux sociaux.
Ankara a récemment intensifié ses opérations de sécurité contre ce qu’elle prétend être des partisans du PKK. Une centaine de suspects, dont des avocats et des enseignants, ont été détenus séparément en novembre.
par: Arab Observer