Rached Ghannouchi manœuvre à l’intérieur et à l’extérieur d’Ennahda pour gagner du temps
Les cercles proches du mouvement de la Fraternité, Ennahdha voient que les récentes déclarations du président du mouvement, Rached Ghannouchi, concernant son acceptation de l’article 31 du règlement qui l’empêche d’étendre la direction du mouvement sont une manœuvre pour échapper à ses écueils politiques, dont le but était de gagner du temps et de faire taire ses adversaires, qui se dirigent maintenant maladroitement vers lui.
Ces cercles ont indiqué que Rached Ghannouchi veut apparaître à la conférence comme s’il n’était candidat à aucun rôle futur, et qu’il surprendra ses adversaires avec l’initiative de son gendre, Rafiq Abdel Salam et du président du Conseil de la Choura, Abdelkarim Harouni, qui vise à élire une direction bicéphale à la tête d’un mouvement,
une direction dont la tâche est de représenter au quotidien la direction, et une autre dont la tâche est de représenter la mouvement en externe, et pour courir en son nom pour des tâches majeures dans tout le paystelles que la présidence, le gouvernement ou le parlement.
Ghannouchi a renouvelé son adhésion à la nomination de Mohamed Gharyani, le dernier secrétaire général du parti au pouvoir sous le règne de feu le président Zine El Abidine Ben Ali, comme son conseiller au Parlement, une étape qui montre que Ghannouchi envisage de soutenir sa position et son leadership à l’avenir, et qu’il ne paie aucun poids à ses adversaires à Ennahdha qui envisagent de l’en empêcher de se présente à l’élection présidentielle de 2024.
Ghannouchi a précisé que ce recrutement «s’inscrit dans le cadre de l’ouverture et de la diversification », affirmant à cet égard : ”Nos relations avec l’ancien système se présente sous une alternative, soit la réconciliation et la recherche de l’intérêt public, soit la vengeance. La deuxième a été choisie dans le cadre du printemps arabe et tous les pays qui l’ont appliquée ont connu l’échec de leur révolution, et si celle de la Tunisie a réussi, c’est grâce à la politique de consensus”.
Il a ajouté que l’adhésion de partisans de l’ancien régime au Parlement ne signifie pas que la révolution est retombée dans le passé, mais s’est plutôt développée au présent, rappelant que Ghariani s’est excusé auprès du peuple tunisien et a choisi le camp révolutionnaire.
Abir Moussi avait accusé le président de l’ARP, de vouloir « politiser » l’administration de l’Assemblée et a menacé de porter plainte et de crier dégage en face de Mohamed Gharyani s’il venait à poser un pied au Parlement. D’autres députés, Mongi Rahoui et Hichem Ajbouni notamment, ont aussi critiqué cette nomination et menacé d’empêcher Ghariani d’accomplir sa nouvelle mission.
Le conflit prévaut même au sein du mouvement Ennahdha après l’insistance de Ghannouchi à prolonger son mandat, dans ce qui semble être un effort de sa part pour contrôler la direction du mouvement pour les années à venir.
par: Arab Observer