Des sanctions européennes et américaines poursuivent le régime d’Erdogan
En conjonction aux sanctions approuvées par le Congrès américain sur le régime turc, le sommet européen qui s’est tenu vendredi à Bruxelles a appelé à l’imposition des sanctions aux personnalités et entités turques associées à l’exploration en Méditerranée orientale.
L’UE et les Etats-Unis ont adressé un message au président du régime turc, Recep Tayyip Erdogan, à l’effet qu’ils n’acceptent pas la politique de facto qu’Ankara veut imposer au sein de l’OTAN par l’achat d’un système de missiles russe qui contredit la politique de l’alliance d’une part, et par l’exploration de gaz dans les eaux de la Méditerranée orientale, dont Il n’appartient pas à son pays en revanche.
Les dirigeants de l’Union européenne ont convenu de préparer des sanctions limitées contre des personnalités turques dans un différend avec la Grèce et Chypre au sujet de l’exploration énergétique.
En outre, les conclusions du sommet que les dirigeants européens tiennent depuis hier à Bruxelles, appellent le Haut représentant de l’UE pour la politique étrangère Josep Borrell et la Commission européenne à envisager la possibilité, d’ici mars, d’étendre la portée de ces sanctions, en fonction de l’évolution des relations avec Ankara. La Commission devrait faire rapport d’ici mars 2021 sur « l’évolution de la situation » et proposer ensuite, si nécessaire, d’étendre les sanctions à de nouveaux noms ou sociétés.
Erdogan a déclaré lors d’une conférence de presse à Ankara hier que « toute décision sur les sanctions de l’UE n’est pas une préoccupation majeure pour la Turquie ». Il a ajouté que « L’UE a toujours appliqué des sanctions contre la Turquie de toute façon. Elle n’a jamais été honnête avec nous, elle n’a jamais tenu ses promesses ».
Les observateurs estiment qu’Ankara profite de l’état de confusion vécu par la décision européenne, car elle a trouvé dans cette confusion une opportunité de poursuivre le défi et d’avancer par elle-même, malgré les contrôles sur l’adhésion à l’OTAN.
Les législateurs américains ont annoncé une version finale du projet de loi annuel massif sur le budget de la défense qui imposerait des sanctions immédiates au régime turc, dans les 30 jours suivant l’adoption de la loi en raison de l’acquisition par Ankara du système de défense aérienne russe S-400.
Un haut responsable turc a déclaré que des sanctions seraient contre-productives et porteraient atteinte aux liens entre les deux membres de l’OTAN.
Les États-Unis, en réponse à l’insistance de la Turquie sur la mise en œuvre de l’accord d’achat de systèmes S-400, avaient suspendu la participation de ce dernier au programme de chasse F-35 de cinquième génération, considérant que la position d’Ankara nuirait à la coopération entre les deux pays, alors qu’elle menaçait d’imposer Sanctions du côté turc.
par: Arab Observer