Tunisie: La poursuite de la collecte de signatures pour le retrait de la confiance de Ghannouchi
Un certain nombre de parlementaires tunisiens accusent le président du parlement, Rached Ghannouchi, de mauvaise gestion et d’incapacité à créer des équilibres entre les blocs au parlement, ce qui les a incités à revenir sur les exigences de lui retirer la confiance avec plus d’urgence.
Le représentant du Mouvement démocratique, Hichem Ajbouni,, a déclaré, dans un communiqué de presse, que 102 signatures ont été recueillies auprès de représentants soutenant le retrait de la confiance de Rached Ghannouchi à la présidence du Parlement, alors que le retrait de la confiance nécessite cent et neuf voix.
Dans une déclaration à La Presse, Ajbouni accuse le président de l’assemblée de parti pris et de couverture de la violence politique. «Le bloc démocratique s’est dès le début inscrit dans cette mouvance visant à destituer Rached Ghannouchi, car son rendement catastrophique et sa partialité ne lui permettent plus de gérer les affaires du Parlement», explique-t-il.
Cette motion a été initiée par des députés du Bloc démocratique, notamment après les incidents de violence au sein du Parlement dont a été victime le député de ce bloc Anouar Ben Chahed. Plusieurs députés ont dans ce sens accusé Rached Ghannouchi de parti pris et de couverture politique à la violence au sein du Parlement. Une motion qui a été fortement appuyée par les députés du Parti destourien libre (PDL) qui veulent à tout prix le départ de Rached Ghannouchi.
En effet, les tractations et les négociations autour de cette nouvelle motion de censure remontent au mois de février dernier. Depuis, on ne cesse de retarder son dépôt auprès du bureau d’ordre du Parlement faute de consensus et en manque des voix nécessaires pour faire tomber Rached Ghannouchi de son perchoir.
Des propos qui ont été confirmés par le député du Bloc national, Ayachi Zammel, qui affirme même que la motion de censure engagée à l’encontre du président de l’ARP, Rached Ghannouchi, a récolté les 109 signatures nécessaires. «Huit députés Qalb Tounès soutiennent cette motion, nous avons donc dépassé le nombre de signatures nécessaire. Avant de déposer la motion au bureau d’ordre, il a été convenu que nous discutions d’abord de l’après-Ghannouchi et de qui sera désigné pour le remplacer», a-t-il expliqué.
Le député du bloc démocratique Haykel Mekki affirme que «plusieurs députés de Qalb Tounès souhaitent, dans leur for intérieur, le retrait de confiance au président du Parlement, Rached Ghannouchi». Pour lui, «il faut attendre les députés de Qalb Tounès pour signer la pétition de retrait de confiance de Ghanouchi, et donner au Parlement l’occasion d’exercer».
Cette nouvelle motion intervient au cœur d’un paysage politique hautement tendu et marqué notamment par un blocage entre les trois présidences. Il convient de rappeler que, selon l’article 51 du règlement intérieur de l’ARP, «l’Assemblée des représentants du peuple peut retirer sa confiance de son président ou l’un de ses vice-présidents à la majorité absolue des membres de l’Assemblée, et ce, par une demande écrite et motivée présentée au bureau de l’Assemblée par au moins un tiers des membres, soit 73. La demande est soumise à la séance plénière pour voter sur le retrait de confiance ou non dans un délai ne dépassant pas trois semaines de son dépôt au bureau d’ordre».
par: Arab Observer