Macron marque la nécessité d’un retrait immédiat des troupes azerbaïdjanaises du territoire arménien
Emmanuel Macron a insisté jeudi soir sur «la nécessité d’un retrait immédiat des troupes azerbaïdjanaises du territoire arménien», après que le Premier ministre de l’Arménie, Nikol Pachinian, a accusé l’armée azerbaïdjanaise d’avoir violé la frontière arménienne.
MM. Macron et Pachinian ont eu un entretien téléphonique jeudi au sujet «des développements en cours à la frontière entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan», alors qu’Erevan accuse Bakou de chercher à conquérir de nouveaux territoires, en plein regain de tensions entre ces deux pays ennemis jurés, qui a également suscité une mise en garde des États-Unis.
«Le Président de la République a rappelé l’attachement de la France à l’intégrité territoriale de l’Arménie et marqué la nécessité d’un retrait immédiat des troupes azerbaïdjanaises du territoire arménien», a indiqué la présidence française dans un communiqué.
«C’est une infiltration subversive», a lancé M.Pachinian lors d’une réunion extraordinaire de son conseil de sécurité, selon des propos cités dans un communiqué officiel.
Lors de cette réunion, il a affirmé que les troupes azerbaïdjanaises s’étaient avancées de trois kilomètres à l’intérieur des frontières arméniennes au sud et qu’elles voulaient «faire le siège» du lac Sev, partagé entre les deux pays.
Dénonçant un «empiétement» sur le territoire de l’Arménie, M.Pachinian a indiqué que l’armée arménienne avait réagi avec des «manœuvres tactiques appropriées».
Selon lui, ces tensions doivent néanmoins être réglées par voie diplomatique.
Les États-Unis ont dit suivre «de près» ce «regain de tensions» frontalier.
Nikol Pachinian est actuellement Premier ministre par intérim, depuis sa démission fin avril pour permettre la tenue de législatives anticipées le 20 juin.
L’Azerbaïdjan et l’Arménie se sont affrontés à l’automne 2020 pour le contrôle de la région indépendantiste du Haut-Karabakh, un conflit qui s’est soldé par plus de 6.000 morts et une défaite d’Erevan, qui a dû rétrocéder d’importants territoires à Bakou.
Au pouvoir depuis 2018, Nikol Pachinian est depuis sous la pression de l’opposition qui l’accuse de trahison.
Malgré un cessez-le-feu signé sous l’égide de Moscou et le déploiement de soldats de la paix russes, les tensions persistent dans la région. Le mois dernier, les deux pays se sont accusés mutuellement d’avoir ouvert le feu dans le Haut-Karabakh.
par: Arab Observer