Al-Mismari: l’attentat de Sabha est un message de la Fraternité pour entraver les élections
Le porte-parole de l’armée nationale libyenne, le général de division Ahmed Al-Mismari, a déclaré lundi soir que l’attentat de Sabha était un message de l’organisation de la Fraternité visant à entraver les élections, Al-Mismari considérait que Sabha était ciblée en raison de sa faible sécurité, ainsi que de la présence d’organisations terroristes sur place.
Le groupe terroriste Etat islamique (EI) a revendiqué lundi l’explosion à la voiture piégée survenue la veille dans la ville libyenne de Sebha (sud) et ayant entraîné la mort de deux agents des forces de l’ordre.
Deux agents de sécurité ont été tués et cinq autres blessés dimanche dans cet attentat visant un checkpoint à Sebha, ville désertique située à 750 km au sud de la capitale Tripoli, selon des sources sécuritaires.
Le chef du gouvernement libyen de transition, Abdelhamid Dbeibah, a condamné dimanche un acte terroriste lâche et présenté ses condoléances aux familles des deux martyrs. Il s’agit de la première attaque terroriste menée par l’EI dans le pays depuis plus d’un an, rappelle le SITE Intelligence Group, organisme spécialisé dans la surveillance des sites internet islamistes.
Le directeur du département d’orientation morale de l’armée nationale libyenne, le général de division Khaled al-Mahjoub, a déclaré mardi qu’il y avait des tentatives pour prouver que l’institution militaire est incapable d’éliminer le terrorisme, soulignant la tentative de certaines parties de créer un état de chaos et d’instabilité pour influencer les élections que la Fraternité tente d’entraver.
Al-Mahjoub a souligné que l’attentat de Sabha indique l’incapacité des organisations terroristes à faire face, et que l’Etat islamique ne possède plus une force suffisante, et la preuve est qu’il effectue de tels bombardements dans une zone aux frontières ouvertes.
Chef-lieu du Fezzan, la province sud de la Libye, la ville de Sebha a été le théâtre de plusieurs attaques terroristes ces dernières années, un chaos marqué par l’existence de pouvoirs rivaux, par des violences sanglantes et par la présence de milices, de combattants étrangers et de groupes terroristes. L’interminable transition politique libyenne s’est accompagnée d’une désintégration de l’appareil sécuritaire, favorisant l’arrivée dans le pays d’Afrique du Nord de groupes terroristes , au premier rang desquels figure l’EI dès 2014.
Le groupe avait alors multiplié les attaques meurtrières, avant de perdre peu à peu de son influence avec la perte de ses fiefs autour des villes de Syrte (nord-centre) fin 2016 et de Derna (est) en 2018. Mais même affaiblis, les terroristes constituent toujours une menace persistante pour le pays, après leur repli dans le désert ou parmi la population sur la côte méditerranéenne.
Cet attentat intervient alors que la Libye est engagée dans un processus politique parrainé par l’ONU ayant permis l’installation, en mars, d’un gouvernement de transition dirigé par M. Dbeibah chargé de réunifier le pays et de préparer un double scrutin législatif et présidentiel crucial prévu en décembre.
par: Arab Observer