Le président tunisien dévoile le nombre de personnes impliquées dans le pillage de l’argent public
Le Président tunisien, Kaïs Saïed a déclaré que les fonds spoliés du pays doivent être restitués, en échange d’un règlement judiciaire avec les hommes d’affaires impliqués dans cette spoliation.
Saïed a précisé que le nombre de ceux qui ont pillé l’argent du pays est de 460 individus, selon un rapport publié par la Commission Nationale d’Investigation sur la Corruption et la Malversation, et le montant exigé de ces personnes, s’élève à 13,5 milliards de dinars (environ 4,8 milliards de dollars).
Saïed a ajouté que la valeur des fonds spoliés dans le pays est estimée à des milliards de dollars.
Le locataire de Carthage a fait savoir qu’il avait une liste avec les noms de ceux qui ont pillé l’argent du pays qui devrait être rendu au peuple par le biais d’un règlement judiciaire , précisant que la question des fonds spoliés ne concerne pas exclusivement les hommes d’affaires .
J’ai appelé à un règlement judiciaire avec ces personnes. Il n’y a aucune intention de maltraiter qui que ce soit ou de nuire aux hommes d’affaires, en particulier aux propriétaires de petites et moyennes entreprises , a souligné le Président tunisien.
« Les fonds spoliés doivent être restitués au peuple tunisien et un texte doit être promulgué à cet effet, pour conclure un règlement judiciaire avec les individus impliqués dans la spoliation des deniers publics, après qu’ils soient classés par ordre décroissant du plus compromis au moins compromis », a-t-il expliqué.
Et Kaïs Saïed d’ajouter, En vertu de ce texte, chacun d’entre eux doit s’engager à réaliser des projets dans toutes les régions du pays, notamment dans les zones les plus pauvres aux moins pauvres.
Pour éviter les poursuites pénales et les prisons, ils doivent restituer l’argent au peuple tunisien qui a été maltraité pendant des décennies, a indiqué le chef de l’État tunisien.
Saïed a lancé un appel à la solidarité dans ces circonstances exceptionnelles, afin que le peuple tunisien montre l’exemple en relevant les défis du moment.
Kaïs Saïed, avait annoncé, dans la soirée du dimanche, au cours d’une réunion d’urgence avec de hauts responsables militaires et sécuritaires, le limogeage du Chef du gouvernement Hichem Mechichi et le gel des pouvoirs du Parlement. Il a également fait savoir qu’il assumera le pouvoir exécutif, avec l’aide d’un gouvernement qui sera dirigé par un nouveau chef désigné par lui, et ce, pour une durée de 30 jours. Le locataire de Carthage a en outre annoncé qu’il présidera le ministère public.
Les décisions de Saïed surviennent à la suite des manifestations populaires qui ont eu lieu dans plusieurs gouvernorats du pays, exigeant la démission du gouvernement, dans un contexte de difficultés économiques et sanitaires et d’une crise politique qui dure depuis des mois dans le pays.
Le Président tunisien a déclaré avoir pris ces décisions pour « sauver la Tunisie, l’Etat et le peuple tunisien, Certains partis politiques ont considéré les mesures d’exception comme un coup d’Etat contre la Constitution, tandis que d’autres y ont été favorables, estimant qu’il s’agissait d’une rectification du processus révolutionnaire.
par: Arab Observer