L’histoire de l’Afghanistan dont le monde parle
Pendant de nombreuses décennies, l’Afghanistan a beaucoup occupé le monde, à commencer par la présence soviétique (1979-1989) en passant par le déclenchement d’une guerre civile entre les parties qui ont combattu les Soviétiques, puis la prise du pouvoir par le mouvement terroriste taliban (1996-2001), avant que les États-Unis ne le renversent après les événements du 11 septembre. Septembre dans une guerre qui a duré 20 ans et qui s’est maintenant terminée avec le théâtre du mouvement de reprise du contrôle du pays après la chute du gouvernement et de l’armée.
Afghanistan, est un pays de l’Asie du Sud-Ouest bordé au nord (en Asie centrale) par le Turkménistan, l’Ouzbékistan, et le Tadjikistan, à l’extrême nord-est par la Chine, à l’est et au sud par le Pakistan et à l’ouest par l’Iran.
L’Afghanistan est un pays principalement montagneux avec peu de végétation sur plus de deux tiers du territoire, avec une superficie totale de 652 864 kilomètres carrés, l’Afghanistan est un pays enclavé sans accès maritime, C’est un pays très sec où seulement 12 % de la surface est cultivable.La principale caractéristique géographique de l’Afghanistan est la chaîne de montagnes, la ‘Hindu Kush, situé le long d’importantes routes commerciales reliant l’Asie du Sud et de l’Est à l’Europe et au Moyen-Orient.
L’Afghanistan reste parmi les pays les plus pauvres du monde, malgré sa jouissance d’importantes ressources naturelles, en raison de conflits armés qui ont nui à son économie.
Le pays compte sur l’aide étrangère pour financer 75 % de ses dépenses publiques, selon les données de la Banque mondiale pour 2020.
La culture du pavot à opium en Afghanistan est un élément crucial de l’économie de ce pays parmi les plus pauvres au monde, en proie à la guerre et à la crise du coronavirus, et les perspectives d’une sortie de ce cercle vicieux de production sont quasi inexistantes, comme l’explique le chercheur Adam Baczko.
D’après le dernier rapport de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (UNODC) publié en juin, l’Afghanistan produit 84% de l’opium mondial, ce qui lui assure plus de 2 milliards de dollars de chiffre d’affaire annuel. La production d’opiacées, en hausse continue depuis les années 2000, représente en 2017 entre 20 et 32% du PIB du pays et dépasse la valeur des exportations licites de biens et services.
Cette culture représente donc un pilier de l’économie afghane, laquelle repose essentiellement sur un secteur agricole traditionnel et assure une maigre subsistance à la population. Celle-ci a par ailleurs été très affectée par la pandémie de coronavirus.
La Banque mondiale a toutefois accordé une aide de 200 millions de dollars pour aider l’Afghanistan à faire face à la crise sanitaire et ses conséquences. Comme l’explique dans un communiqué Henri Kérali, responsable de la Banque mondiale pour l’Afghanistan: «Le programme fournira des ressources fiscales vitales pour faire face à l’impact de la pandémie dans un contexte de ralentissement de la croissance économique et de baisse des recettes publiques».
En 1973, l’Afghanistan est secoué par un coup d’État mené par le prince Mohammad Daoud Khan, qui veut transformer le royaume en un pays athée d’allégeance communiste. Une idée qui ne passe pas au sein de la population musulmane et à laquelle l’opposition est également hostile.
D’autres coups de force suivront, jusqu’à l’arrivée au pouvoir en 1978 du Parti démocratique populaire d’Afghanistan (PDPA), soutenu par l’Union soviétique.
Craignant les impacts, pour son empire, d’une possible révolution islamique dans le pays voisin, l’Union soviétique, qui compte alors quelque 50 millions de musulmans, envoie son armée à Kaboul en décembre 1979.
Avec ses 100 000 hommes sur le terrain, Moscou fait face à une forte résistance des moudjahidines, avant que n’entrent en jeu les États-Unis en fournissant armes et soutien. La guerre durera une décennie.
Au départ, les talibans bénéficient d’une certaine popularité. Le pays en proie aux guerres civiles depuis 1989, est fatigué des excès des chefs de guerre. Les Afghans accueillent volontiers ces religieux qui amènent la paix et la sécurité et qui prennent en quelques mois le contrôle de la moitié sud du pays. Le 27 septembre 1996, les talibans dirigés par le mollah Mohammed Omar prennent le contrôle de la capitale Kaboul, alors aux mains du commandant Massoud. Ce dernier prend refuge dans la montagne du Panshir et combattra l’oppression talibane jusqu’à sa mort, le 9 septembre 2001.
A l’échelle internationale, les talibans profitent du soutien de l’Arabie saoudite, du Pakistan et des Etats-Unis, jusqu’en 1996, année où Oussama Ben Laden trouve refuge dans le pays et révèle publiquement ses intentions de frapper les Etats-Unis.
A la veille des attentats du 11 septembre 2001, les talibans contrôlent 90 % du territoire afghan. Mais les Américains meurtris déclarent la guerre au mollah Omar et mènent une coalition mandatée par l’ONU. Les bombardements inten
sifs de leur armée de l’air affaiblissent la défense talibane, permettant à l’Alliance du Nord de lancer, début novembre, une vaste offensive en plusieurs points du territoire.
Lorsque les forces américaines envahissent l’Irak en 2003, l’attention des États-Unis se détourne de l’Afghanistan. Les Taliban et autres groupes islamistes se regroupent dans leurs bastions du Sud et de l’Est, d’où ils peuvent facilement gagner leurs bases des zones tribales pakistanaises. Ils déclenchent une insurrection. En 2008, le président George W. Bush décide l’envoi de renforts.
Fin 2009, son successeur Barack Obama, élu après avoir fait campagne sur la fin des guerres d’Irak et d’Afghanistan, annonce l’envoi de 30 000 soldats supplémentaires. Mi-2011, plus de 150 000 soldats étrangers sont présents en Afghanistan, dont 100 000 Américains. Oussama ben Laden est tué le 2 mai 2011 au cours d’une opération des forces spéciales américaines au Pakistan.
Le 22 juin, Barack Obama annonce le début du retrait militaire avec le départ d’ici à l’été 2012 de 33 000 soldats (un premier contingent quitte l’Afghanistan en juillet 2011).
En juin 2014, l’élection présidentielle est entachée de soupçons de fraudes massives, et la victoire finalement attribuée à Ashraf Ghani. Fin décembre, l’Otan met fin à sa mission de combat. Restent 12 500 soldats étrangers, dont 9 800 Américains, pour former les troupes afghanes et mener des opérations antiterroristes. L’insurrection des Taliban s’étend, le groupe État islamique (EI) devenant également actif en 2015.
Le 18 février 2020, Ashraf Ghani est déclaré vainqueur de la présidentielle de septembre, avec 50,64 % des voix dès le premier tour, marqué par une forte abstention et des soupçons de fraude. Son principal rival Abdullah Abdullah revendique également la victoire. En mai, les deux hommes signent un accord de partage du pouvoir : Ghani conserve la présidence, Abdullah prend la direction des pourparlers de paix avec les Taliban.
Le 29 février 2020 à Doha, les États-Unis signent un accord historique avec les Taliban qui prévoit le retrait de tous les soldats étrangers d’ici le 1er mai 2021, en échange de garanties sécuritaires et de l’ouverture de négociations directes inédites entre les insurgés et les autorités de Kaboul. Des pourparlers interafghans s’ouvrent en septembre à Doha, mais la violence en Afghanistan s’intensifie.
Le 1er mai 2021, les États-Unis et l’Otan entament le retrait de leurs 9 500 soldats, dont 2 500 militaires américains. D’intenses combats éclatent entre Taliban et forces gouvernementales dans la région du Helmand, dans le sud du pays. Dans le Nord, les Taliban prennent le district de Burka, dans la province de Baghlan.
Le 15, les Taliban entrent dans Kaboul et s’emparent du palais présidentiel sans combattre, après la fuite hors du pays du président Ashraf Ghani. La chute de Kaboul crée un vent de panique dans la capitale, où des milliers d’habitants s’efforçent de fuir, s’agglutinant notamment à l’aéroport où les Occidentaux préparent l’évacuation de leurs ressortissants.
par: Arab Observer