Maroc: Le PJD se prépare à l’éventualité de leur défaite électorale
Les scrutins nationaux et locaux, mercredi au Maroc, les chances du parti islamiste de la Justice et du Développement (PJD), à la tête de l’exécutif depuis plus de dix ans au Maroc, sont jugées infimes par une population déçue par leur gestion.
Des sources s’attendaient à ce que les élections soient témoins d’un vote punitif contre le parti en raison des nombreuses erreurs qu’il a commises et de son incapacité à formuler des idées et des programmes qui répondraient aux demandes de la population qui blâmerait les échecs du gouvernement.
Les dirigeants du Parti de la justice et du développement ont commencé à préparer le terrain pour que la fortune du parti décline lors des élections prévues pour demain, et ils mettent la responsabilité sur le diviseur électoral au lieu de reconnaître la baisse de leur popularité et leur incapacité pendant l’administration du gouvernement en deux sessions successives pour tenir les promesses qu’ils ont faites lors de leurs campagnes électorales.
Le Maroc vote mercredi pour renouveler les 395 sièges de députés de la Chambre des représentants et plus de 31 000 élus locaux. Le Parti justice et développement (PJD, islamiste modéré) espère un troisième mandat à la tête du gouvernement.
Les Marocains sont appelés aux urnes, mercredi 8 septembre, pour des élections législatives et locales qui détermineront le sort du parti islamiste PJD au pouvoir depuis une décennie, même si ce dernier ne détient pas de ministères stratégiques.
Pour la première fois, près de 18 millions de Marocains sont appelés à voter le même jour pour élire les 395 députés de la Chambre des représentants et plus de 31 000 élus communaux et régionaux. Cette réforme vise à augmenter le taux de participation, qui avait plafonné à 43 % lors du scrutin législatif de 2016.
C’est également la première fois depuis la tenue des premières élections au Maroc en 1960 que la répartition des sièges à la Chambre des représentants sera calculée sur la base du nombre des électeurs inscrits et non des votants.
Ce nouveau mode de calcul devrait handicaper les grands partis, au profit des petites formations, mais seul le PJD s’y est opposé, s’estimant « lésé ».
Le parti pouvait perdre, selon diverses estimations, entre 30 et 40 sièges, même s’il obtient le nombre de voix qu’il a remporté il y a cinq ans et lui a donné 125 sièges, ce qui compliquerait sa tâche de formation d’un gouvernement s’il est en tête les résultats.
S’il réalisait le même score qu’en 2016, le PJD n’obtiendrait, selon les estimations, que 80 à 85 sièges, contre 125 à l’époque. Ce qui compliquerait sa tâche de constituer une nouvelle coalition gouvernementale en cas de victoire.
Le PJD a dénoncé l’usage « massif » d’argent, sans nommer aucun parti. Mais le numéro un du PAM, Abdellatif Ouahbi, a lui nommément accusé le RNI, dirigé par l’homme d’affaires fortuné Aziz Akhannouch, décrit comme proche du Palais royal, « d’inonder la scène politique avec de l’argent ».
Des accusations « rejetées catégoriquement » par le parti incriminé, qui avait joué un rôle clé dans la formation du gouvernement en 2016 en imposant ses conditions, après une crise politique de plusieurs mois ayant fragilisé le PJD.
Mais l’ancien chef du gouvernement et ex-secrétaire général du PJD Abdelilah Benkirane, toujours influent, est revenu dimanche à la charge, tirant à boulets rouges sur Aziz Akhannouch dans une vidéo publiée sur Facebook.
« La présidence du gouvernement a besoin d’une personnalité politique intègre autour de laquelle il n’y a pas de suspicions », a-t-il déclaré, reprochant au chef du RNI de n’avoir « ni culture, ni idéologie, ni passé historique, ni parti politique non plus ».
L’autre favori du scrutin est le PAM, principal parti d’opposition fondé par l’actuel conseiller royal Fouad Ali El Himma en 2008, avant qu’il n’en démissionne en 2011. Les relations entre ce parti et les islamistes, longtemps conflictuelles, se sont récemment apaisées.
par: Arab Observer