Maroc: Le parti islamiste PJD a subi une sévère défaite lors des élections législatives
À la tête du gouvernement marocain depuis une décennie, le parti islamiste PJD a subi une déroute spectaculaire lors des élections législatives de mercredi 8 septembre, selon les résultats provisoires annoncés par le ministère de l’Intérieur. Une défaite inattendue au profit de partis libéraux considérés comme proches de la famille royale, alors que la participation a été légèrement plus importante que lors du dernier scrutin de 2016.
Le taux de participation a atteint 50,35 % au niveau national, selon le dernier chiffre donné par le ministre de l’Intérieur.
Il avait plafonné à 43 % lors des précédentes législatives en 2016 et à 53 % lors des dernières élections locales en 2015.
Le Parti de la justice et du développement (PJD, islamiste modéré) s’effondre, passant de 125 sièges dans l’assemblée sortante à 12, a indiqué le ministre de l’Intérieur Abdelouafi Laftit, durant un point presse.
L’ampleur de la défaite des islamistes est inattendue dans la mesure où, malgré l’absence de sondages, médias et analystes pensaient que le PJD jouerait encore les premières places.
Longtemps cantonné dans l’opposition, le PJD espérait briguer un troisième mandat consécutif à la tête du gouvernement.
Il arrive loin derrière ses principaux rivaux, le Rassemblement national des indépendants (RNI), le Parti Authenticité et Modernité (PAM), tous deux de tendance libérale, et le Parti de l’Istiqlal (centre-droit), avec respectivement 97, 82 et 78 (sur 395 députés).
C’est la première fois que les quelque 18 millions d’électeurs choisissaient leurs 395 députés le même jour que leurs représentants communaux et régionaux. Ce qui a réduit l’abstention.
La participation a été élevée dans les régions du Sud qui englobent la partie du territoire disputé du Sahara occidental contrôlée par le Maroc.
C’est la première fois depuis la tenue des premières élections au Maroc en 1960 que la répartition des sièges à la Chambre des représentants était calculée sur la base du nombre d’électeurs inscrits et non des votants.
Ce nouveau mode de calcul devait favoriser les petits partis au détriment des grandes formations. Mais seul le PJD s’y était opposé, s’estimant déjà « lésé ».
La compétition électorale a été caractérisée par l’absence de polarisation bien définie sur les choix politiques.
Après le scrutin, les partis politiques seront invités à adopter « un pacte » découlant d’un « nouveau modèle de développement », qui préfigure une « nouvelle génération de réformes et de projets », comme l’a promis récemment Mohammed VI.
par: Arab Observer