Pandora Papers: Plusieurs pays et dirigeants rejettent les accusations

Plusieurs pays et dirigeants ont rejeté lundi les révélations d’une vaste enquête des  »Pandora Papers » du Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ) accusant plusieurs centaines de responsables politiques et leurs proches d’avoir dissimulé des avoirs dans des sociétés extraterritoriales (offshore), notamment à des fins d’évasion fiscale.

600 journalistes ont épluché 12 millions de documents pour permettre de mettre au jour les montages fiscaux de personnalités aussi variées que la chanteuse colombienne Shakira, l’actuel premier ministre tchèque Andrej Babis, l’ex-premier ministre britannique Tony Blair ou bien l’ancien président du FMI Dominique Strauss-Kahn.

L’enquête des Pandora Papers s’appuie sur près de 11,9 millions de documents, qui proviennent de 14 sociétés de services financiers, et a mis au jour plus de 29.000 sociétés offshore. De nombreux dirigeants politiques à travers le monde y sont mis en cause.

Parmi les personnalités citées figurent la chanteuse colombienne Shakira, le mannequin allemand Claudia Schiffer ou la légende indienne du cricket Sachin Tendulkar.

Apparaissent aussi les noms de l’ancien premier ministre britannique Tony Blair, pour l’achat d’un bien immobilier à Londres, et de l’ancien ministre français Dominique Strauss-Kahn.

L’ex-directeur général du Fonds monétaire international (FMI), devenu consultant et conférencier, a fait transiter plusieurs millions de dollars d’honoraires par une société marocaine exempte d’impôts, selon l’enquête.

Le Palais royal de Jordanie a réagi lundi, parlant d’« informations de presse inexactes, déformées et exagérées » qui constituent une « menace pour la sécurité du monarque et celle de sa famille ». L’existence de ces propriétés « n’est pas un secret », précise le communiqué, qui estime que la situation n’est « ni inhabituelle, ni déplacée ».

Ces logements sont utilisés pour les « visites officielles, ainsi que pour héberger les officiels et les représentants étrangers », tout comme pour des « visites privées » du roi et des membres de sa famille. Le Palais jordanien précise également que le coût des propriétés a été assumé personnellement par le roi.

Le ministre de l’Economie du Brésil, Paulo Guedes, cité dans la vaste enquête journalistique des Pandora Papers sur la dissimulation d’avoirs dans des sociétés offshore, a assuré que toutes ses activités étaient légales et dûment déclarées au fisc. « Toutes les activités privées de Paulo Guedes, avant sa prise de fonctions en tant que ministre, ont été dûment déclarées au fisc et à tous les organes compétents, y compris sa participation dans l’entreprise (offshore) mentionnée », a assuré dans un communiqué dimanche le service de presse du ministre.

L’enquête mentionne également le président de la Banque centrale du Brésil, Roberto Campo Neto. Mais ce dernier assure que tout son patrimoine, « bâti tout au long de 22 années de travail dans les finances », a été dûment déclaré au fisc et qu’il n’y a eu aucun mouvement dans ses comptes à l’étranger depuis qu’il est entré dans la fonction publique.

Le chef du gouvernement tchèque, qui a fondé son parti en 2011 après avoir fait fortune dans l’agrochimie, clame son innocence et indique que la quinzaine de millions d’euros nécessaires à l’achat, entre autres, d’un château à Mougins, où une filiale du groupe d’Andrej Babiš était également propriétaire d’un restaurant étoilé, a été déclarée en bonne et due forme à l’administration fiscale, ce que les auteurs de l’investigation mettent en doute.

« On ne comprend pas en quoi ces informations peuvent être considérées comme fiables », a commenté Dmitri Peskov, le porte-parole de la présidence russe, lors d’une conférence de presse.

« Nous avons simplement affaire à un ensemble d’allégations tout à fait infondées (…) Quand il y aura des publications sérieuses, fondées sur des choses ou faisant référence à des choses sérieuses, alors nous en prendrons connaissance avec intérêt », a-t-il poursuivi.

Le premier ministre ivoirien Patrick Achi, qui contrôlait une société aux Bahamas jusqu’en 2006 au moins selon l’enquête, a démenti lundi toute « action illicite ».

Dimanche déjà, le premier ministre tchèque, Andrej Babis, s’était défendu d’avoir placé 22 millions de dollars dans des sociétés-écrans pour financer l’achat d’un château dans le sud de la France.

« Je n’ai jamais rien fait d’illégal ou de mal », a-t-il tweeté, « mais cela ne les empêche pas d’essayer de me dénigrer et d’influencer les élections législatives tchèques », prévues vendredi et samedi prochain.

par: Arab Observer

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