Mise en garde contre le rapprochement entre l’Algérie et la Turquie
Les milieux politiques en Algérie ont déclaré que le président du régime turc, Recep Tayyip Erdogan, n’avait pas confiance et ne pouvait parier sur la construction de relations stratégiques avec lui, mettant en garde le président algérien Abdelmadjid Tebboune contre l’accélération des démarches incalculables de rapprochement avec la Turquie après l’éloge officiel de la puissance économique d’Ankara influence sur le continent africain.
Elle a mis en garde le président Tebboune contre un sort similaire à celui qui s’est passé avec le président syrien Bachar al-Assad, qui a permis à Erdogan de nouer des relations solides avec son pays et de lui faire confiance, mais il s’est retourné contre lui et a cherché à le faire tomber en soutenant l’opposition armée.
Les observateurs ont noté que l’Algérie, avec son poids régional influent, se range désormais derrière l’agenda de la Turquie en faveur des révolutions du « printemps arabe » et des mouvements des Frères musulmans qui en bénéficient, notamment en Tunisie et en Libye. L’Algérie se contente de surveiller la situation, même si la présence à long terme de la Turquie pourrait menacer sa sécurité nationale.
Le volume des échanges entre la Turquie et le continent a été multiplié par 5 pendant cette période (5,5 milliards de dollars en 2003 à 25,3 milliards en 2020).
L’Algérie, maillon important de ce rapprochement de la Turquie avec l’Afrique, est représentée au sommet d’Istanbul par le Premier ministre Aymane Benabderrahmane.
Lors de sa visite à Alger en février 2020 –la première d’un chef d’Etat étranger après l’élection de M. Abdelmadjid Tebboune- le président Erdogan avait affirmé que son pays considérait l’Algérie comme « le plus important accès sur le Maghreb et à l’Afrique », ajoutant qu’il comptait beaucoup sur l’Algérie pour le succès du sommet Turquie-Afrique en cours.
Ces derniers mois, les relations entre les l’Algérie et la Turquie sont excellentes, étant notamment sur la même longueur d’onde vis-à-vis de la crise libyenne.
C’est surtout par l’économie que les deux pays ont renforcé leurs liens avec une présence des entreprises turques en Algérie qui a connu une ascension fulgurante depuis la signature d’un traité d’amitié et de coopération en 2006.
Selon l’agence officielle APS, « les entreprises turques ont réalisé 550 projets d’infrastructures et de logements d’une valeur de 20 milliards de dollars à ce jour (sans préciser la période, Ndlr) en Algérie ».
Si, dans le reste de l’Afrique, la principale critique adressée à la Turquie et de ne pas investir massivement, ce pays est l’un des plus gros investisseurs étrangers en Algérie avec 5 milliards de dollars déjà investis dans la sidérurgie, les produits chimiques, le textile, le médicament et la construction.
L’Algérie, qui a fixé comme objectif à sa diplomatie de récupérer le terrain perdu en Afrique ces dernières années, pourrait s’inspirer de la stratégie de la Turquie qui a su, en un laps de temps relativement réduit, bousculer sur le continent les anciennes puissances coloniales et la Chine.
par: Arab Observer