Libye: La mission de l’ONU met en garde contre la mobilisation des groupes armés
La Mission d’appui des Nations unies en Libye (Manul) a affirmé qu’elle « suit avec inquiétude les informations sur la mobilisation de groupes armés et de convois » militaires, ce qui « accroît les tensions à Tripoli et ses environs ».
Elle a renouvelé son « appel au calme » et souligné « l’importance de préserver la stabilité », exhortant « toutes les parties à s’abstenir de toute action susceptible d’engendrer des affrontements armés ».
« J’exhorte à la retenue et à s’abstenir de toute provocation, en paroles et en actes, y compris par la mobilisation de forces » armées, a pour sa part tweeté l’émissaire du secrétaire général de l’ONU pour la Libye, Stephanie Williams.
Des sources libyennes ont indiqué que la « Force d’opérations conjointes » a demandé à ses membres de la rejoindre immédiatement à son quartier général de la ville, « accompagnés de leur équipement complet ».
Les sources ont confirmé que cet état d’alerte est intervenu après que la nouvelle a circulé sur l’intention du nouveau Premier ministre libyen, Fathi Bashagha, de se rendre dans la capitale, Tripoli, jeudi soir.
Cette force comprend un certain nombre de groupes armés actifs à Misurata, et leurs dirigeants ont exprimé leur soutien au Premier ministre par intérim Abdel Hamid al-Dabaiba, qui s’en tient toujours à sa position de refus de céder le pouvoir.
Mme Williams avait proposé vendredi une médiation entre camps rivaux pour faciliter la tenue d’élections, dont le report en décembre a aggravé les divisions dans le pays.
La Manul a exhorté jeudi les rivaux libyens « à coopérer » avec Mme Williams dans le cadre de cette médiation « afin de parvenir à une sortie de crise négociée ».
L’ambassadeur des États-unis en Libye, Richard Norland, a affirmé sur Twitter soutenir « pleinement le message de la Manul », et appelé les différents protagonistes libyens « à saisir l’occasion de rechercher une solution politique plutôt que de risquer une escalade ».
Déjà minée par les divisions entre institutions concurrentes à l’Est et à l’Ouest, la Libye se retrouve depuis début mars avec deux gouvernements rivaux, comme elle l’a été entre 2014 et 2021, alors en pleine guerre civile après le renversement du régime de Mouammar Kadhafi.
Un gouvernement formé par l’ancien ministre de l’Intérieur Fathi Bachagha, approuvé par le Parlement siégeant à l’Est, est en effet en concurrence avec le cabinet en place Tripoli, issu des accords politiques parrainés par l’ONU et dirigé par Abdelhamid Dbeibah qui refuse de céder le pouvoir
M Bachagha n’a toujours pas pu installer son gouvernement dans la capitale.
Mais des images et vidéos de convois de véhicules de milices qui lui seraient loyales, mobilisés à l’est de Tripoli et préparant vraisemblablement leur entrée dans la capitale, circulaient jeudi sur les réseaux sociaux.
A hauteur du barrage dit de « kilomètre 27 », à l’entrée ouest de Tripoli, des dizaines de pick-ups équipés de mitrailleuses et armement moyens et légers, étaient stationnés en file sur la route côtière, selon un journaliste sur place.
par: Arab Observer