Sri Lanka: Des manifestations violentes en raison de files pour du carburant
Le Sri Lanka a ordonné la présence de soldats dans les stations-service mardi 22 mars, après des manifestations violentes dans les files pour du carburant. Des milliers d’automobilistes attendent à la fois pour s’approvisionner, alors que le pays traverse sa pire crise économique et financière depuis son indépendance qui entraîne également une pénurie de kérosène nécessaire aussi aux cuisinières.
Le pays d’Asie du Sud fait face à sa pire crise économique depuis son indépendance en 1948, avec un rationnement de l’électricité et des pénuries d’aliments de base et de gaz domestique.
Selon les autorités, des soldats ont été déployés après le blocage lundi pendant plusieurs heures d’une rue très fréquentée de Colombo par une foule exaspérée par la pénurie d’essence et de kérosène.
Des responsables militaires ont précisé que des soldats se trouvaient dans les stations de pompage de l’entreprise publique Ceylon Petroleum Corp, qui compte pour les deux tiers du commerce de détail du carburant.
Le recours à l’armée intervient également après meurtre d’un motocycliste, poignardé dimanche 20 mars par un conducteur alors qu’ils se disputaient leur place dans une file d’attente pour de l’essence à Nittambuwa, à la sortie de Colombo.
Des cargaisons de pétrole et de gaz de pétrole liquéfié sont bloquées dans le port principal de Colombo, les importateurs ne parvenant pas à réunir suffisamment de devises pour les payer.
Le Bureau du président Gotabaya Rajapaksa a en outre annoncé la tenue d’un sommet de tous les partis politiques mercredi 23 mars pour discuter de la crise économique, mais des groupes d’opposition ont exprimé leur intention de boycotter la réunion.
L’île de 22 millions d’habitants traverse sa pire crise économique et financière depuis son indépendance vis-à-vis de la Grande-Bretagne, en 1948. Les attentats islamistes de Pâques 2019 suivis de l’épidémie de Covid-19, ont eu des conséquences désastreuses sur le pays privé de sa manne touristique. Celle-ci est la principale pourvoyeuse de devises étrangères, alors que le pays est fortement dépendant d’importations.
Les réserves de devises du Sri Lanka, qui s’élevaient à 7,5 milliards de dollars quand le président Gotabaya Rajapaksa a pris ses fonctions en novembre 2019, sont tombées à 2,3 milliards de dollars fin février, suffisant à peine au financement d’un mois d’importations essentielles.
Le Fonds monétaire international (FMI) a confirmé vendredi 18 mars qu’il étudiait la demande surprise du président Rajapaksa de discussions en vue d’un renflouement. Un revirement de position pour l’institution, alors que l’île cherche à renégocier une partie de sa dette extérieure estimée à 51 milliards de dollars. Elle a besoin de près de 7 milliards de dollars pour assurer le service de la dette cette année.
Le FMI a souligné l’urgente nécessité pour le Sri Lanka de mettre en œuvre une « stratégie crédible et cohérente pour rétablir la stabilité macroéconomique et la gestion de la dette ».
par: Arab Observer